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7 juillet 2023 5 07 /07 /juillet /2023 17:08
Très beau concert d'Alan Stivell hier soir en la cathédrale de Tréguier.

Pendant 1h15 (trop court !!!), notre barde revisite en mode intimiste sa si riche carrière, qu'il débuta à l'âge de 10 ans et atteignit son apogée de popularité avec son concert à l'Olympia en 1972 et l'album qui en fut extrait. 
Accompagné du claviériste Tangi Miossec, le concert débute sur les arpèges de Ys, de son album "Renaissance de la Harpe Celtique", puis s'enchainent tous ces airs enchanteurs qui parlent d'amour, de drames, de la vie. Alan présente ses œuvres avec une grande simplicité et avec quelques touches d'humour. 

Le cadre de la magnifique cathédrale saint Tugdual offrait un écrin idéal pour cette belle musique, et notamment ces passages de sa symphonie celtique.

En rappel, l'inévitable - et attendu - Tri Martolod et pour conclure, le Bro Gozh Ma Zadoù, l'hymne breton. Et j'ai regretté que le public (à mon goût, un peu tiède) ne se lève pas pour honorer notre hymne et notre ambassadeur de la culture bretonne. Mais il y eu tout de même une standing ovation pour appuyer les derniers applaudissements. 

Trugarez bras, Alan !!! 

Kenavo ar wech all !
Alan STIVELL en concert à la cathédrale de Tréguier le 6 juillet 2023
Alan STIVELL en concert à la cathédrale de Tréguier le 6 juillet 2023
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5 avril 2022 2 05 /04 /avril /2022 11:36

EGLISE SAINTE-THERESE – SAINT BRIEUC

SAMEDI 12 MARS 2022

MOZART - VIVALDI - BACH

Le Requiem de Mozart est sans aucun doute en tête de mon panthéon personnel. L’occasion de l’entendre jouer n’est pas si fréquente, et encore moins depuis la crise sanitaire. De plus, l’église Sainte-Thérèse est située à quelques pas de mon domicile. 

Paul Kuentz est particulièrement connu en Bretagne pour avoir dirigé le conservatoire de Brest pendant 20 ans à partir de 1976… Du plus, je dois bien avoir dans ma collection de vinyles un ou deux disques du chef sur le prestigieux label « Deutsche Grammophon ».

Pour résumer : un rendez-vous à ne pas manquer.

Malgré tout, la petite église de quartier avait beaucoup de mal à se remplir. Ce qui me navrait… Je pense que l’orchestre et les choristes étaient plus nombreux que les spectateurs…

Paul Kuentz, 91 ans mais en pleine forme (c’est impressionnant) introduit le concert par l’évocation de ses souvenirs bretons et la présentation des œuvres qui vont être jouées.

La première partie est dédiée à l’orchestre à cordes (« l’orchestre de mes débuts ») et débute par l’aria de la 3ème suite pour orchestre de Jean-Sébastien Bach. Cette œuvre merveilleuse est exécutée brillamment et somptueusement. L’auditoire est conquis d’emblée.

 

Suit un concerto pour cordes de Vivaldi, ce qui est toujours un plaisir.

 

Après un court entracte, les choristes et l’orchestre s’installent (il y a du monde !) et les 4 solistes. Si j’ai craint quelques temps que le petit effectif de l’orchestre nous serve un Requiem au rabais, cette appréhension fut dissipée dès les premières mesures. Ce fut un moment extraordinaire : tout était parfait, le tempo, les instruments, les solistes, les chœurs… dirigé par ce nonagénaire encore fougueux ! Quel bonheur !

Une très belle soirée qui aurait mérité un plus large public…

PAUL KUENTZ - SAINT-BRIEUC
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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 14:25

Salle Bonjour Minuit – Saint-Brieuc

Premier concert depuis…. Trop longtemps. C’est donc avec une certaine jubilation que je me rapprochai ce samedi soir de la salle de musiques actuelles « Bonjour Minuit » (anciennement La Citrouille).

Passé les contrôles, je me retrouvai dans la salle, où déambulaient les spectateurs sans masque et sans distanciation physique. J’avoue que ça me faisait tout drôle après tant de mois sans bises ni poignées de main et toujours à distance respectable de toute personne approchée…

Première partie : Les Bacchantes

Arrive la première partie, les Bacchantes. 4 femmes s’installent. L’une à l’harmonium portatif (à soufflet manuel), une autre à la guitare électrique, une autre à la batterie et enfin, la dernière au synthé. C’est d’ailleurs elle qui assure les présentations des titres « ça vous fait une belle jambe » plaisante-t-elle. Les 4 assurent les vocaux impeccablement. Les harmonies sont vraiment la force de ce groupe.

Il est difficile de coller une étiquette sur leur musique, tant elle est originale. Autrefois, on aurait peut-être parlé de progressif, en évoquant des groupes comme Gong. Pour les textes, elles convoquent parfois de grands poètes comme Ronsard ou Baudelaire (de mémoire…).

Le public semblait réceptif et enthousiaste au terme de 45 minutes de set.

ROVER FOREVER

Avec un tout nouvel album à soutenir « Eiskeller », Rover est à nouveau sur les routes. Cette fois, c’est dans une formule très resserrée qu’il prend la scène, accompagné d’un seul musicien, le batteur Boistelle.

Rover, c’est déjà une carrure imposante, armée d’une belle Rickenbaker.

Dès les premiers accords, la salle est envoutée par ces chansons mélancoliques aux mélodies intenses portées par cette voix parfois plaintive, parfois puissante. Encore une fois (je l’avais vu une première fois à Binic) La magie a fonctionné. Mettant en avant les titres de son dernier album, revisitant ses titres plus anciens, le chanteur-guitariste nous a embarqué avec bonheur dans son univers si personnel et si unique.

« Vous êtes toujours là, Saint-Brieuc ? » appelle l’artiste, déclenchant une approbation tonitruante, preuve que oui, nous étions bien là, et nous étions biens, là !

Ne pas trop espérer une photo de qualité avec l'objectif d'un mobile de base...

Ne pas trop espérer une photo de qualité avec l'objectif d'un mobile de base...

ROVER / SAINT-BRIEUC / 30 Octobre 2021
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4 décembre 2020 5 04 /12 /décembre /2020 13:53

Réalisé par Martin Scorsese – Sortie en salle le 30 JUIN 1978

Concert enregistré et filmé le 25 novembre 1976 au Winterland Ballroom de San Francisco.

Avec The Band, Ronnie Hawkins, Neil Young, Joni Mitchell, Neil Diamond, Paul Butterfield, Muddy Waters, Eric Clapton, Van Morrison, Bob Dylan, Dr. John, Emmylou Harris, The Staple Singers, Ron Wood, Ringo Starr.

The Last Waltz est sans conteste le film musical qui m’a le plus enthousiasmé au moment de sa sortie en salle, en 1978. Je suis allé le voir deux fois, avec ma bande de copains, avec la même jubilation. Et pourtant, je découvrais alors un groupe que je ne connaissais absolument pas. Bien sûr, la présence de guests de premier ordre, en particulier Eric Clapton et Neil Young, nous donnait quelques repères.

Il faut se souvenir qu’en 1978, pas de You Tube, même pas de magnétoscopes (abordables) et une présence du rock dans les émissions télévisées très rare. Donc les films musicaux étaient vraiment précieux et relativement rares également dans les cinémas de province. De plus, le cinéma qui projetait The Last Waltz (pour les Quimpérois : l’Odet Palace, sur les quais, près de la préfecture)  venait tout juste de s’équiper en Dolby Stéréo.

Donc The Band. Bien sûr, un amateur digne de ce nom connaissait ce groupe (mais à cette époque, je n’étais pas digne de ce nom, et même pas trop sûr encore aujourd’hui…) qui avait accompagné Bob Dylan sur disque et en tournée et influencé le rock de la fin des années 60, les Beatles en tête (au moins vestimentairement et capillairement).

Ainsi, c’est avec le regard et les oreilles candides que je découvrais un groupe plein d’énergie, composé de 5 musiciens (dont deux aux claviers), tous chanteurs. Dès le premier titre, « Up On Cripple Creek », chanté par le batteur Levon Helm, tout est là. Un groupe très homogène, des chansons à tomber, un guitariste aux solos originaux, des claviers comme je n’avais jamais entendu avant. La claque !

Sans temps mort, avec un sens du rythme évident, les séquences s’enchainent où se mêlent interviews des artistes, prestations du Band, seul ou avec des invités. Parmi ceux-ci, je vais découvrir des musiciens qui me marqueront : Dr John (et sa voix inimitable), The Staple Singers, Joni Mitchell, Van Morrison… Le grand Muddy Waters chante son blues du Delta avec Caldonia et Mannish Boy. Neil Young nous fait « Helpless » sur lequel Joni Mitchell ajoute des vocalises. Neil Young qui semble un peu dans les vaps avec son sourire bien cramé. Il semble, qu’en effet, la coke était bonne ce jour-là.

Eric Clapton perd la sangle de sa guitare alors qu’il attaque tout juste un solo. Robbie Robertson vient à son secours avec un bel à propos.

Filmé après le concert, Emmylou Harris, dans sa belle robe bleue, chante « Evangeline » avec un Band entièrement acoustique (Rick Danko au violon, Levon Helm à la mandoline et Garth Hudson à l’accordéon).

Il n’y a vraiment rien à jeter dans ce film. J’arrive même à apprécier Bob Dylan, dont je ne suis pourtant pas fan.

De grands musiciens, de superbes compositions. Je ne vais pas toutes les citer, mais prenons par exemple « Stagefright » chantée par Rick Danko : quelle pêche, quelle classe, quelle énergie, quels arrangements avec un solo d’orgue improbable comme seul Garth Hudson peut oser. Une merveille !

Un grand film, tant d’un point de vue musical que cinématographiquement.

Le triple album qui en fut tiré tournera longtemps sur ma platine !

Joni Mitchell et Robbie Robertson

Sans temps mort, avec un sens du rythme évident, les séquences s’enchainent où se mêlent interviews des artistes, prestations du Band, seul ou avec des invités. Parmi ceux-ci, je vais découvrir des musiciens qui me marqueront : Dr John (et sa voix inimitable), The Staple Singers, Joni Mitchell, Van Morrison… Le grand Muddy Waters chante son blues du Delta avec Caldonia et Mannish Boy. Neil Young nous fait « Helpless » sur lequel Joni Mitchell ajoute des vocalises. Neil Young qui semble un peu dans les vaps avec son sourire bien cramé. Il semble, qu’en effet, la coke était bonne ce jour-là.

Eric Clapton perd la sangle de sa guitare alors qu’il attaque tout juste un solo. Robbie Robertson vient à son secours avec un bel à propos.

Filmé après le concert, Emmylou Harris, dans sa belle robe bleue, chante « Evangeline » avec un Band entièrement acoustique (Rick Danko au violon, Levon Helm à la mandoline et Garth Hudson à l’accordéon).

Il n’y a vraiment rien à jeter dans ce film. J’arrive même à apprécier Bob Dylan, dont je ne suis pourtant pas fan.

De grands musiciens, de superbes compositions. Je ne vais pas toutes les citer, mais prenons par exemple « Stagefright » chantée par Rick Danko : quelle pêche, quelle classe, quelle énergie, quels arrangements avec un solo d’orgue improbable comme seul Garth Hudson peut oser. Une merveille !

Un grand film, tant d’un point de vue musical que cinématographiquement.

Le triple album qui en fut tiré tournera longtemps sur ma platine !

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21 novembre 2019 4 21 /11 /novembre /2019 16:00

THEATRE DE POCHE – SAINT BRIEUC

VENDREDI 15 NOVEMBRE 2019

Pour une fois, je ne vais pas chroniquer un festival avec plein d’artistes connus ou le dernier concert d’une star dans une grande salle parisienne, mais vous parler d’un concert qui s’est déroulé à deux pas de chez moi, à Saint-Brieuc, dans une toute petite salle de 50 places, très justement nommée « Théâtre de poche » et gérée par la compagnie Quai-Ouest.

C’est mon fils Maxandre qui, ayant commencé l’apprentissage du violoncelle (je n’y suis pour rien !), souhaitait voir des concerts de violoncellistes. Logique !

Ça commençait plutôt mal parce qu’il faut payer les entrées en chèque ou en espèces. On n'accepte pas la carte. Donc demi-tour vers le distributeur de billets sous une pluie torrentielle…

Nous découvrons cette petite salle avec ses quelques rangées de fauteuils. Ça me plait bien, on est près de la scène, comme dans un cocon.

Le programme annonçait un hommage à Jacques Offenbach, l’inventeur de l’opéra-bouffe. Malheureusement, la chanteuse étant souffrante, les musiciens s'adaptent

en mixant le répertoire d'Offenbach à d'autres musiques du monde (Beaucoup d'Europe de l'est, de Liszt à Bartok, mais aussi Astor Piazzolla).

Pendant presque 1h30, les deux musiciens nous ont offert un grand moment de musicalité et de virtuosité. J’ai découvert la beauté et la richesse de l’accordéon classique, époustouflé par la technique prodigieuse de Camille Privat.

Les commentaires pédagogiques d'Aldo Ripoche ne manquaient pas de sel et renforçaient encore le côté intimiste de la salle.

En rappel deux succès d’Offenbach, La Barcarolle suivi du célèbre French Cancan qui fit battre des mains notre petite assemblée dans un enthousiasme communicatif !

Voilà, parfois, il n’est pas nécessaire d’aller bien loin ni de payer très cher pour passer une bonne soirée musicale.

 

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12 novembre 2019 2 12 /11 /novembre /2019 17:53

CLISSON - 22 JUIN 2019

Eagles of Death Metal / Whitesnake / Def Leppard / ZZ Top / Kiss

Un peu tardivement, voici mon bilan (à froid pour le coup) de ma 3ème expérience au Hellfest.

Le billet à la journée n’est pas vraiment donné, mais on en a pour son argent. Ce festival m’épate à chaque fois par son organisation. Accueil des festivaliers, décors dignes d’un Disneyland version Halloween, mouvements de foule fluides, ambiance bon enfant. On s’y sent bien.

Cette année, par effort écologique et aussi parce que j’aime ça, je m’y suis rendu en train. Des navettes ferroviaires entre Nantes et Clisson étaient organisées toutes les heures de jour comme de nuit. Aucune excuse !

 

Jesse Hugues et Jennie Vee (Eagles of Death Metal)

EAGLES OF DEATH METAL

J’arrive en milieu d’après-midi. Eagles of Death Metal vient de commencer son set. Jesse Hugues a marqué les mémoires depuis la tuerie du Bataclan, le 13 novembre 2015. De nombreux commentaires contrastés sont échangés dans la foule sur les opinions sociales assez radicales du chanteur guitariste (pro armes à feu, anti-avortement... ). Personnellement, je crois que si l’on doit vérifier le CV, relire attentivement les interviews de tous les musiciens qu’on écoute et être en plein accord sur tous les sujets, on réduirait fortement sa collection de disques. Et puis, ça veut dire quoi, ça ? Parce qu’on est de gauche, on doit nécessairement écouter Jean Ferrat et si on est de droite Michel Sardou. Que ça m’énerve !!! De même que lorsque Roger Waters tartine la moitié de son show d’images dégradantes de Donald Trump, ça m’énerve aussi. Quoi que je pense de Donald Trump, je n’étais pas venu pour assister à un meeting politique mais pour un concert. Nom d’une pipe ! (ceci dit, dans l'absolu, je ne suis pas sûr que j'aurais été écouter Hitler en concert en 1942, même s'il avait eu le talent de Paul McCartney... Comme quoi, on a aussi ses limites !)

A part ça, Eagles of Death Metal livre une excellente prestation. Bien pêchue, de la musique idéale pour les festivals avec des riffs et des refrains accrocheurs. Jesse Hugues est juste émouvant, on le sent si proche du public, jusqu’à descendre dans la foule armé… de sa guitare. La bassiste Jennie Vee ne démérite pas et sa touche féminine ajoute au charme du groupe. Conquis !

WHITESNAKE

Pas trop le temps de boire une bière entre deux groupes, voici déjà Whitesnake qui déboule sur scène. Ha, j’avais trop envie de voir le groupe de l’ex chanteur de Deep Purple (de 1974 à 1976) dont les premiers albums (avec, à l’époque, un autre Deep Purple, Jon Lord aux claviers) avaient tourné si souvent sur ma platine. Pour me mettre en jambe j’avais écouté le tout récent « Flesh & Blood »…. Bon, ça avait juste un petit goût de réchauffé.

Sur scène, mes amis, ce fut autre chose. La bérézina ! C’est bien connu, avec l’âge les cordes vocales se rouillent plus ou moins. Là, je dirais que l’on est dans la version aiguë du problème. David Coverdale n’a plus qu’un vague filet de voix. Comme le dit Joseph Achoury-Klejman dans le rock&folk du mois d’août « On sautera Whitesnake et la voix de grand-mère essoufflée de David Coverdale… ». On en souffre pour lui. En même temps, bon sang, quand on peut plus chanter, on ne chante pas. C’est quand même pas compliqué. Les musiciens qui l’accompagnent y vont à grands renforts de chœurs mais ça ne le fait pas. Je ne parle même pas des nombreux liftings qui le rendent quasi méconnaissable. Grosse, très grosse déception.

RAVITAILLEMENT et DEF LEPPARD

J’avais prévu de faire l’impasse sur Def Leppard.  J’avoue que dans les années 80, j’ai fait preuve d’un certain snobisme en voulant éviter la dangereuse faute de goût, dédaignant soigneusement ces groupes de Hard FM dont les musiciens arboraient des tignasses aussi longues que peroxydées, des blousons en cuir à épaulettes, dignes de Mad Max, ouverts sur des torses velus.

Et puis c’était l’heure de passer à table.

Alors, voyons un peu ce qui est proposé. Ah oui, quand même ! Car du choix, il y en a ! Je suis époustouflé par le nombre de points de restauration. Toutes les cuisines du monde sont représentées. Vous pouvez manger indien, mexicain, chinois, thaïlandais, italien et même… français ! L’amateur peu aussi déguster quelques huitres avec le muscadet local (on est bien dans le lieu de production) ou encore des moules-frites, des grillades diverses et variées. Devant une telle diversité de choix, j’ai dû faire au moins deux fois le tour et cogiter dur sur le plat à retenir. Comme si ça devait changer le cours de ma vie. Non, mais, Philippe, t’es pas sérieux là ! Tout ça pour prendre un sandwich à l’andouillette arrosé d’une bière. Je m’installe devant les écrans géants qui permettent de suivre les concerts de quasiment partout. J’aime assez ce qui passe. C’est quoi déjà ? Ah oui Def Leppard ! Et c’est lorsque je vois le batteur manchot que je me remémore l’histoire du groupe.

Autour de moi, les festivaliers ont vraiment fait des efforts vestimentaires : il y a de tout, ceux qui portent des maquillages Kiss, ceux qui sont habillés en diables, en bébés couche-culotte, en vampires. Ceux qui ne sont pas déguisés revêtent généralement l’imparable tee-shirt noir, si possible à l’effigie d’un groupe ou d’un autre festival de métal. Les autres font vraiment touristes. Mais au fait je portais quoi moi ? A part mon vieux blouson en toile noire délavé, que je ne porte que pour le Hellfest d’ailleurs, je ne me souviens plus trop.

Allez, il est temps de se mettre en place pour ZZ Top

Los 3 amigos !

ZZ TOP

Les texans fêtent cette année leur 50ème année de scène. Difficile de l’ignorer, c’est écrit en lettre d’or sur le fond de scène. Les deux barbus, comme toujours vêtus de costumes à paillettes mais sobres (les costumes), de lunettes de soleil et coiffés de chapeaux assortis, occupent l’immense scène avec aisance et décontraction. En même temps, en 50 ans de métier, ça confère un certain savoir-faire.  Billy Gibbons, le guitariste mène le public par le bout de sa guitare, et sa complicité avec Dusty Hill, le bassiste donne lieu à des figures de style assez savoureuses. Derrière, Frank Beard, le batteur, semble davantage en peine. Il a l’air concentré, les yeux clos… Je me demande si c’est sa façon habituelle de jouer...

Un show très blues avec de larges extraits des premiers albums. Vient le tube « La Grange » ou le groupe s’amuse à s’arrêter en plein morceau, histoire d’agacer le public (effet attendu) avant de reprendre en accélérant le rythme et enchaînant sur « Tush » autre vieillerie du groupe. Set impeccable !

Kiss : un univers entre Ed Wood et John Carpenter

KISS

J’avais bien aimé la prestation de Kiss en 2013. A ma grande surprise d’ailleurs. C’était donc avec grand plaisir que je les retrouvais à Clisson dans le cadre de leur « End of the Road World Tour » ce qui laisse à penser que c’est sans doute la dernière occasion de voir les newyorkais sur scène.

Pour ce concert, l’effet de surprise n’était plus là et je n’ai pas ressenti le même enthousiasme, je dois bien l’admettre. Certes, les effets pyrotechniques sont toujours impressionnants, Paul Stanley emprunte toujours une tyrolienne pour accéder à une mini-scène rien que pour lui au milieu du public, Gene Simmons crache du feu et vomit toujours son sang avec la vigueur d’un Bela Lugosi en pleine gloire… C’est vrai, ça le fait… Mais pas autant que la première fois.  Musicalement, ça tient toujours la route. Le groupe enchaîne ses tubes de « Detroit Rock City » à « God Gave Rock’n’Roll to you ». Allez, je mentirais en affirmant que j’ai boudé « Lick It Up » (le groupe s’offrant quelques réminiscences du Won’t Get Fooled Again » des Who), « I Was Made for Lovin’ You » scandé en chœur par une foule en délire devant un Paul Stanley en tyrolienne, et enfin, l’hymne « Rock and Roll All Nite » sur lequel j’ai dû solliciter plus que de raison mes cordes vocales… Hey ! finalement, ça fait quand même quelques moments sympas tout ça !

Pour moi, le festival s’arrête là. J’ai prévu de prendre le train de 2h15. Donc ne pas mollir. D’autant que je ne suis pas le seul à quitter les lieux. La queue pour les navettes qui conduisent à la gare ne laisse que peu d’espoir d’arriver à temps pour le départ. Je décide donc de faire le chemin à pied. Bah, quelques kilomètres de plus ne vont pas m’effrayer. Du coup, je prends tout de même le temps de reprendre des forces. Il ne faudrait pas être frappé de déshydration !

C’est rigolo de prendre le train dans une toute petite gare en pleine nuit.

Cette année encore, je me suis surtout déplacé pour des vieux groupes, ceux de mon adolescence. Une cure de jouvence mais qui parfois nous rappelle que le temps ne bonifie pas toujours les artistes (Whitesnake).  C’était sans doute la dernière fois qu’il était possible de voir Kiss et ZZ Top en concert, ces deux là ayant le bon goût de quitter la scène avec les honneurs.

Quelles pointures vont désormais occuper les prochaines éditions du Hellfest ? Peut-on encore espérer voir AC/DC ? ou encore Scorpion ? Pourquoi pas les Foo Fighters ? Cependant, il semble impossible pour Hellfest de perdurer sans grosses têtes d’affiche.

Réponse dans quelques semaines pour l’édition 2020 !

 

La prestation d'Eagles of Death Metal au Hellfest

La prestation de ZZ TOP

Et enfin, celle de Kiss

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1 juillet 2019 1 01 /07 /juillet /2019 16:32

SAINT-BRIEUC

8 JUIN 2019

J’ai pas mal hésité à prendre un billet pour Art Rock cette année. Pas vraiment de têtes d’affiche à m’exciter, à mon goût… A une semaine du festival, je me décide mollement au motif que c’est à deux pas de la maison et que ce serait dommage de ne pas en profiter. En plus, avec l’offre

adhérent FNAC, la dépense n’est pas exorbitante. Vous pouvez en juger, la motivation n’était pas forte…

Le soir venu, je glandai à la maison jusqu’au tout dernier moment. Je ne me sentais pas au mieux de ma forme. Clairement, ça me gavait d’y aller. Un comble me direz-vous ? Sans doute, Dans l’histoire familiale, en termes de démotivation, je ne connais que le cas de Sylvie, lorsque je la trainais à l’Olympia voir le concert d’adieu d’Eddy Mitchell. On aurait cru qu’elle avait été enlevée, droguée et qu’elle se réveillait en disant « mon Dieu, où suis-je ? » alors que le père Eddy prenait le micro. Mais c’est une autre histoire et d’ailleurs, en fait d’adieux, ce fut sans fin, car on a continué à le voir encore longtemps sur toutes les scènes de France. 

« Ben si tu n’es pas motivé, n’y va pas ! » me dit Sylvie avec sa logique imparable. « Oui, mais… » car il y a toujours un « oui mais » avec moi comme certains disent « en même temps… ».  Oui mais, j’ai quand même un billet en poche et, purée, ça me ferait mal au… cœur de ne pas l’utiliser, donc :

Le plat "Rendez-vous"

C’est parti !

L’année dernière, sur le festival, un des trucs qui m’avaient le plus emballé, c’était Rock’n’Toques. J’ai encore en tête la surprise gustative qui m’avait submergé alors que je croquais dans le burger Zen, tant ce plat était exceptionnel. Donc cette année, pas question de zapper cette étape.

Sans trop réfléchir, je me fixai sur le plat concocté par Nicolas Adam (chef étoilé de la Vieille Tour) et l’artiste Charlie Winston. Sur la description du plat sur la petite brochure, je ne connaissais pas un mot sur deux alors j’y allais un peu à l’aveugle. Au final, j’avoue avoir été déçu. En gros, un plat de nouilles, deux crevettes, quelques cacahouètes, des germes de soja et un bouillon pour lier le tout. Ce n’était pas mauvais, mais pas à se réveiller la nuit pour retourner chercher du rab. Bon, pas grave, c’est ça aussi essayer… Ce qui explique pourquoi plus je vieilli, moins j’aime essayer… Pépère quoi !

CHARLIE WINSTON

A force de prendre mon temps, à flâner dans les rues et surtout à croire que la prestation de Charlie Winston ne commencera qu’à 21 h, je rate l’entrée en scène de l’artiste britannique élégamment vêtu et chapeauté, telles que le représente les affiches. C’est sympa, sans plus. Le set s’achève par le tube « Like A Hobo » que le public reprend avec enthousiasme.

Charlie Winston

 

Primal Scream

Evidemment, tout amateur de rock connait au moins le nom de ce groupe. Personnellement, ça ne va pas plus loin, je n’ai jamais rien écouté d’eux. Bah ! on va bien voir !

Pendant l’installation du matériel sur scène, j’ai un bon pressentiment : le son qui rugit de la guitare Lespaul promet du lourd !

A l’heure précise, le groupe arrive, sans esbrouffe, comme des ouvriers qui prennent leur taf ! J’apprécie au plus haut point le costume du chanteur, Bobby Gillespie. Superbe costume rose bonbon slim, cheveux brun et longs et visage bien marqué de nuits sans sommeil et sans doute pleine d’abus divers et variés. Du pur rock’n’roll ! Le guitariste porte un costume bleu tout aussi impeccable mais plus passe-partout et un beau chapeau pour enrichir le look. 3 autres musiciens complètent la formation, mais le show, ce sont ces deux là qui l’assurent, c’est très net !

 Je suis conquis. Une prestation comme je l’aime. Sans forcer, le groupe monte en pression. La machine est bien huilée, le chanteur assure en parfait showman, descend sur le devant de la scène communiquer avec le public. C’est de mieux en mieux et « Loaded » avec son sample de Sympathy For The Devil, emprunté aux Stones, avec riffs de guitare à la Pete Townsend, fait merveille. Le reste du show que je trouve définitivement très stonien, achève de me conquérir. Et nous sommes nombreux à solliciter un rappel qui ne viendra pas, c’est la règle en général dans les festivals. Mon voisin, que je ne connais pas, me dit avec un grand sourire « Finalement, il y a bien du rock à Art Rock ! ».

Primal Scream

Primal Scream

CHARLOTTE FOR EVER

Le timing est vraiment au point car voici, une demi-heure plus tard qu’arrive sur scène Charlotte Gainsbourg et son orchestre. Prestation très sobre, très électro et constituée essentiellement de son dernier et très réussi dernier album « Rest ». Mais l’artiste avoue rapidement être « un peu malade » et avoir une extinction de voix. « Pas grave » me direz-vous, « elle a tout le temps une extinction de voix ! ». Pas faux, mais là, c’est limite gênant et je souffre pour elle, qui grande fille, assurera stoïquement le show dans un état que l’on sent fébrile. Elle est soutenue vocalement par un choriste qui la double souvent sans d’ailleurs s’en cacher. On appréciera quand même lorsqu’elle interprète (j’avais d’abord écrit « chante » mais c’est un bien grand mot) « la plus ancienne chanson de son répertoire, qui a une place privilégiée dans son cœur » : « Charlotte For Ever ».  Après une rapide présentation des musiciens et un dernier extrait du nouvel album, la frêle Charlotte quitte la scène sous, malgré tout, les ovations du public. Mon ami Vincent déclarera avoir hésité entre la corde et le cyanure. Je n’ai pas osé lui demander si c’était pour lui ou pour la fille de Gainsbourg qu’il évoquait ce funeste destin.

Charlotte Gainsbourg

 

SEBASTIAN

Bon, il est déjà minuit. Je fais quoi, je rentre à la maison ? J’écouterais bien un peu de Sebastian pour voir…. (Bon « écouter pour voir » c’est un peu bizarre, non ?). Du coup, je décide de solliciter mon forfait Cashless pour écluser une petite blonde supplémentaire. Trois quart d’heure d’attente plus tard, voici le gars Sebastian, tout seul devant une table immense. En deux minutes, je comprends que non, ce n’est pas du tout pour moi. Sans doute une question de génération, mais autant la vue d’un guitariste balançant des moulinets sur ses cordes peut me ravir, autant un gars qui triture quelques petits boutons en levant les bras de temps en temps, on ne sait trop pourquoi, ça me laisse vraiment de marbre. Mais il y a un jeune public pour ça, c’est évident.

Allez, mon Philippe, c’est l’heure d’aller te coucher. Comme je l’écris sur Facebook « quoi ! Déjà une heure ! Oh, non, non, non !!! comme on dit dans le Nord Finistère. Dodo !

Sebastian

 

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19 février 2019 2 19 /02 /février /2019 17:20

Café de la Danse.

 

Ramon Pipin ne le sait pas mais c’est un de mes vieux amis. C’est Louis qui me l’a présenté, à moi et aux autres copains musiciens. Et nous passions des soirées entières à nous délecter des dernières émanations d’Odeurs sur vinyles, émerveillés autant par l'humour iconoclaste des textes que par la virtuosité des musiciens et la pertinence des arrangements. Nous étions fans et Odeurs était l’inspiration principale de nos tentatives musicales. C’était au début des années 80.

Nous avons grandis et vieillis. Certains même ne sont plus là. Mais, lorsque l’on a eu un jour « le mauvais goût dans la bouche », aucun Eludril ne peut y remédier. Et il reste toujours en nous quelque chose de « Ma Fils Tennesy ».

Dire que je n’ai rien raté de Ramon Pipin depuis serait mentir. Mais lui-même a-t-il tout réussi ? En tous cas, ses disques n’étaient jamais bien loin et un bon remède à la morosité.

On ne va pas la faire trop longue alors j’arrive de suite à l’album « Comment éclairer votre intérieur » sorti en 2016 par souscription participative. Un magnifique album de bout en bout que j’écoutais inlassablement et qui bien entendu profita à tout le monde à la maison, y compris mon petit bonhomme qui me surpris bien vite en étant capable de chanter l’intégralité de l’album. Oui, je confesse que toutes les paroles n’étaient pas vraiment adaptées à ses jeunes oreilles mais, à son âge, l’interprétation n’est pas la même. L’écoute se limite au premier degré avec un sens de la synthèse que je n’ai pas. Ainsi, par exemple, « Bernadette se marie » devient pour lui une belle fête mais c’est quand même triste que le mari ait oublié de venir à cause de sa maladie. « Nous sommes tous frères » est un hymne à la fraternité, drôle et plein d’espoir à la fois.

Aussi lorsque j’annonçai à la famille l’imminence d’un concert de Ramon Pipin, l’évidence s’imposa : « "il faut y aller papa ! » Je n’eus pas le temps de répondre que la maman avait déjà acheté les billets.

Premier concert pour le petit dernier, ce n’est pas rien ! Non, Ramon Pipin n’est pas un chanteur pour enfant, loin de là. Certains le considèrent comme le Frank Zappa français. C’est un peu vrai : peu de musiciens savent à la fois manier aussi savamment l’humour des textes et l’exigence musicale. Tout cela bien sûr avec une apparente désinvolture. C’est un peu faux aussi car musicalement, je ne vois pas le rapport : pas assez de Doo Wap chez Ramon Pipin !

Les Excellents en tenue d'apparat : (photo de Thierry Joubaud chipée sur Facebook)

Bref ! Nous voilà tout les deux au Café de la Danse à l’heure tapante. Et on à raison, car le Ramon, il rigole pas avec les horaires. 8 heures c’est pas 8 heures et 1 minute ! Allez, un petit quart d’heure des Excellents. Joyeux trio en tenues écarlates qui s’accompagne au ukulélé en « massacrant avec talent les chef-d’œuvres du rock » Par exemple, « My Sweet Lord » devient « mon Sweat Shirt », un hymne d’amour composé par John Lennon précisera Camille Saféri, doctement corrigé par Ramon Pipin : « non :  Paul McCartney ».C’est tordant et on regrette d’en avoir si peu. Sans la moindre transition, le Ramon Pipin Band s’installe et envoie un « De Quoi ? » (Rare titre rescapé d’Odeurs)  très en place qui met tout de suite la barre bien haut.

 

Superbe formation derrière Ramon Pipin : 3 guitares, 1 basse, 2 choristes, 2 claviers, 1 batteur (qui n’aime pas Robert Wyatt mais qui joue bien quand même) et Clarabelle au chant.

Le répertoire est essentiellement composé des deux derniers albums. Et ça, je dis quand même chapeau. Car les artistes ayant une carrière aussi riche et longue que celle de Ramon Pipin nous servent un répertoire datant d’une époque glorieuse mais ancienne de plusieurs décennies… Pour la plus grande satisfaction des fans. Avec Pipin, aucun titre d’Au Bonheur des Dames, quasi rien d’Odeurs. Rien que du récent ! Et c’est que du bonheur. Pas de facilité et même un petit accro sur un titre du dernier album dont il s’excusera avec sourire « C’était un peu dur ! ». 

Petit entracte pour se rafraichir et c’est reparti, avec les mêmes plus le quatuor Psoriasis emmené par Anne Gravoin au violon. C’est donc une quinzaine de musiciens qui accompagne notre homme, avec cohésion et énergie. Je suis un peu surpris que lui-même n’ait pas touché à une guitare de tout le concert. Ça fait tout drôle car l’homme est aussi connu comme (très bon) guitariste. J’espère que ce ne sera pas pareil pour le prochain concert d’Éric Clapton !

Les titres du dernier album sont du meilleur cru « L’Homme du Picardie », « Viandox », « Popote Park » et un « Mon arbre génialogique » particulièrement réjouissant, dans un style très soul avec des chœurs qui donnent la réplique à notre « Génial Ramon Pipin » !

On arrive vers la fin, mon petit bonhomme à côté de moi est ravi : « Nous sommes tous frères » met la salle debout et donne de la voix et de la bonne humeur pour chanter en chœur. Un chouette moment !

J’ai plaisir à entendre Clarabelle chanter « Que c’est bon ! ».

Pas de rappel, hélas, (j’aurais bien aimé un « Youpi la France ») mais une invitation à prolonger la soirée à côté.

Pour nous, une excellente soirée : une musique pêchue et subtile en même temps. Un groupe super en place. Un son d’enfer et bien sûr de l’humour autant dans les textes des chansons que dans les présentations. L’occasion de découvrir le dernier album dans des conditions idéales ! A l’année prochaine ?

 

Grosse ovation !

Grosse ovation !

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7 septembre 2018 5 07 /09 /septembre /2018 15:10

9 Juin 2018

3 jours après Ringo Starr, me revoici dans la capitale pour applaudir un autre « ex » d’un autre grand groupe. Si dans l’organigramme du rock, les Beatles occupent la toute première place (oui, même devant les Rolling Stones), le groupe de Roger Waters (le Pink Floyd, pour ceux qui auraient bénéficié d’une cryogénisation depuis 50 ans) arriverait au deuxième niveau. En tous cas dans ma hiérarchie (Petit rappel de mes 5 groupes anglais préférés ici )

J’avais vu David Gilmour en 2016 dans le féérique cadre du château de Chantilly.  Magnifique concert que j’avais commenté ici / LIEN).

Les deux hommes (Waters et Gilmour) ne sont plus les meilleurs amis du monde. Déchirés par de pitoyables procès, les deux artistes avaient toutefois mis leurs différents de côté le temps d’un Live 8  en 2005, laissant espérer, en vain, une réconciliation et de nouveaux projets musicaux commun.

David Gilmour, avec Nick Mason (batterie) et Rick Wright (claviers, décédé en 2008) avaient poursuivi sous le nom de Pink Floyd tandis que Roger Waters poursuivait en solo… avec le même répertoire ou presque. Oui, c’est triste, je sais… Mais chacun fait salle comble, donc niveau popularité et portemonnaie, tout va bien.

Me voici donc dans la capitale pour la deuxième fois cette semaine (je sais, je l’ai déjà dit mais quand même, quoi…). Même hôtel avec vue sur le cimetière.

Cet après-midi je retourne au Musée Marmottan mais avec Erwan, mon neveu et filleul qui vit ici. Le Musée est un ancien hôtel particulier dans le 16ème. C’est très « sympa » comme quartier. Il y a le jardin du Ranelagh qui donne l’impression que rien n’a changé depuis des décennies. Ca pourrait presque servir de décor pour un Disney tant c’est mignon.

Le musée Marmottan Monet (pour être complet) abrite trois thématiques. Au rez-de-chaussée du mobilier et des tableaux du Premier Empire. Ça tombait bien, Erwan est un spécialiste de cette période et faire cette visite à ses côtés lui donnait une dimension supplémentaire. Au sous-sol une exceptionnelle collection Claude Monet, dont une extraordinaire série de Nymphéas. Enfin, à l’étage, une collection d’enluminures, mais nous avons manqué de temps pour la contempler. Il y avait aussi l’exposition temporaire Corot, le peintre et ses modèles. Bon, comme je suis là pour parler de Roger Waters et non du musée Marmottan, je vais faire court : c’était bien, même super bien !

Un petit pot ensemble à la terrasse du restaurant La Gare (sans gare), ancienne station de style néo colonial. Bel endroit !

ROGER WATERS - U ARENA - 2018

L’U Arena, aussi appelée « Paris La Défense Arena » ce qui parle mieux, est toute neuve ou presque. Inaugurée par les Rolling Stones en octobre 2017, elle accueille 40 000 spectateurs. Il y a de la place…

Sylvie m’avait pris une place dans le « carré d’Or » mais cette notion qui a une époque lointaine était garante d’une bonne visibilité, ou comme on disait autrefois « être au première loge » n’est plus aujourd’hui que la garantie de payer bonbon ta place ! Evidemment, y’a pire. Mais dans ce cas, aucune chance de voir « en vrai » les artistes. Seuls les écrans géants assurent une visibilité de ce qui se passe en tout petit sur la scène.

Le billet mentionnait que le concert commençait à l’heure. En effet, à 8 heures tapantes, voilà les lumières qui s’éteignent pour laisser place à un écran géant qui couvre toute la scène Sur cet écran, une femme en bord de mer. On entend le vent qui souffle. C’est beau, mais au bout d’un moment, ça lasse un peu quand même. Les images virent au rouge, les musiciens entrent en scène pour l’ouverture de Dark Side Of The Moon, le disque le plus vendu de Pink Floyd. Frissons garantis. On navigue en terrain connu… Roger Waters est en pleine forme et c’est quand même quelque chose de le voir « en vrai ». Encore un rêve de gosse qui se réalise. Si on m’avait à 13 ans : « allez, patience, Philippe, les Pink Floyd tu les verras séparément mais dans 45 ans ! » Pas sûr que j’aurais vraiment réussi à me projeter et encore moins de me réjouir de cette perspective si lointaine.

Après ces quelques mises en bouche dont le moment le plus beau fut le merveilleux Great Gig In The Sky, chanté en duo par les deux choristes. Je crois bien que j’ai senti ma gorge se nouer les yeux piquer. Moment très fort et très réussi.

Les musiciens qui accompagnent Waters sont bons et reproduisent à la note les versions d’origine. Sans doute trop, à mon goût. Les mêmes solos de Gilmour en particulier. Faut-il s’en plaindre ? C’est le problème avec Waters : C’était certes LE grand compositeur du Floyd post Barrett, mais sur scène c’était un des deux chanteurs – et pas le meilleur, toujours à mon avis, et le bassiste. Gilmour a pour lui son jeu de guitare, incomparable (mais imitable, on le constate ici) et LA voix du Floyd. D’où le sentiment parfois un peu gêné d’assister à un tribute band dont le bassiste seul serait l’original. Explication peut être laborieuse et confuse ?

Dans le rôle de Gilmour, donc, Jonathan Wilson. Ce californien se glisse dans le costume magnifiquement. Il mène par ailleurs une carrière solo dont le dernier album a bénéficié d’une excellente critique.

Roger Waters a sorti un album l’an passé « Is This the Life We Really Want ? » plutôt bien d’ailleurs. Assez proche de The Wall, c’est ce qui fait son attrait et peut-être aussi son défaut. En tous cas, les 3 extraits joués ce soir là supportent parfaitement la scène.

Je crois bien que c’est à ce moment que commence vraiment sur les écrans l’apparition de slogans politiques et globalement violemment anti-Trump. Je ne suis pas fan de Trump et au début je trouvais ça plutôt rigolo ces messages anti mondialistes, anti dictateurs, anti pollution, anti famine, anti, anti, anti…. A la fin on voit plus que ça et ça gâche quand même la musique, qui est pourtant prodigieusement bonne et bénéficiant d’une acoustique comme il m’a rarement été donné d’entendre.

Le premier set se termine par le célèbre « Another Brick in the Wall » avec une chorégraphie d’enfants fort réussie.

Voici l’entracte. Roger Waters nous fait un long speech en français nous félicitant d’avoir fait la révolution (et il cite la date) et rappelant que c’est à Paris, en 1948 que fut proclamée la Déclaration des droits de l’Homme. Waters est un homme engagé et enragé par les injustices dans le monde, les inégalités, le pouvoir des grands de ce monde, des dictateurs et Trump.

Pendant toute la pause, des textes militants s’affichent sur les écrans.

La seconde partie débute par deux extraits du moins connu « Animals » (1977). J’aime beaucoup ce disque. Derrière la scène sortent les quatre cheminées géantes de l’usine électrique de la Battersea Power Station qui illustre l’album tandis qu’un gros cochon rose commence à se promener dans le ciel. La chanson Pigs est entièrement « dédiée » à Trump. Les images sur l’écran nous le montre dans toutes sorties de situation humiliantes : en prostitué, en cochon, en travesti… J’en passe…. Trop c’est trop.  Je crois bien que c’est sur la fin de cette chanson que les musiciens, portant un masque de cochon, se versent des coupes de Champagne tandis que sur les écrans des images d’enfants squelettiques sont à l’agonie…

Puis vient le cultissime « Money ». Evidemment cette chanson sur le pouvoir et les dérives de l’argent (ironiquement, la chanson et l’album ont rendu les membres du Pink Floyd milliardaires) ne pouvait être illustré que par des images fortes de milliardaires se vautrant dans le luxe et la luxure.

 

Le show s’achève par les deux titres qui clôturent l’album « Dark Side Of The Moon ». Une fin magique et quasi hypnotique, bénéficiant d’une interprétation sans bavure. Mais comment se concentrer sur la musique tandis que les vidéos nous montrent d’immenses décharges à ciel ouvert. Au dessus de la salle, une pyramide de laser se forme tandis qu’une boule à facette la rejoint. Visuellement c’est magique. C’est le paradoxe de Roger Waters, qui étale sa révolte et qui veut nous faire un show grandiose à force de vidéo, de décors, d’objets volants, de laser, de jeux de lumières. Car oui, c’est impressionnant. Mais n’était-il pas possible pour le musicien de faire passer ses messages avec plus de subtilité et sans gâcher la musique ?

En rappel, un « Comfortably Numb » impeccable mais cette chanson était chantée essentiellement par David Gilmour et elle est surtout dominée par un long et magnifique solo de guitare.

Je ne peux m’empêcher de penser au concert de David Gilmour, qui finissait lui aussi sur le même titre. Mais voici, ce n’était pas Jonathan Wilson qui chantait et jouait à la place de David Gilmour mais bien David Gilmour en personne.

Impressions mitigées donc, avec l’avantage, on l’aura bien compris, au show de Gilmour, même si d’un point de vue des effets scéniques, le concert de Waters était vraiment impressionnant.

 

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31 juillet 2018 2 31 /07 /juillet /2018 16:38

6 JUIN 2018

OLYMPIA - PARIS

Franchement, si Sylvie ne m’avait pas offert le billet, je ne suis pas sûr que je serais allé voir Ringo Starr. Et pourtant oui, je l’aime bien Ringo. Qui peut ne pas l’aimer d’ailleurs ? Il semble toujours de bonne humeur, sans prétention, et ses talents de batteur, si souvent contestés, décriés, ont depuis été revus à la hausse. Un jeu peu démonstratif certes mais une frappe originale et qui a, à sa manière, contribué au succès des Beatles. 


Ringo le 4ème. Le dernier à être cité lorsqu’on énumère les 4 Beatles. John, Paul, George et Ringo. Jamais, Ringo, George, Paul et John. C’est comme ça. Il a d’ailleurs titré l’un de ses albums « Ringo The 4th ». 


OUI MAIS. Ringo, c’est quand même un Beatles ! l’un des quatre ! Et l’un des deux toujours vivants. Sa carrière solo a connu des hauts et des bas, invitant régulièrement ses anciens compagnons à quelques contributions au gré des albums. 


Depuis 1989, il a constitué son « All Starr Band », groupe à géométrie variable qu’il embarque chaque année pour une tournée estivale. Comme son nom l’indique, le groupe est composé de personnalités ayant à leur actif un beau CV et de nombreux tubes, souvent au sein de groupes connus. Ces dernières recrues sont d’ailleurs priées de pousser chacune leur tour quelques chansonnettes qui ont fait leur notoriété. Ainsi on a pu voir Joe Walsh (Eagles) Roger Hodgson (Supertramp), Peter Frampton, John Entwistle (Who)… Ce qui donne un show assez varié et pas uniquement centré sur notre fameux batteur.


Pour cette édition, le groupe se compose de Gregg Rolie à l’orgue (Santana), Steve Lukather à la guitare (Toto), Colin Hay à la guitare rythmique (Men At Work), Graham Gouldman à la basse (10CC) plus Warren Ham (saxophone) et Gregg Bissonette (à la batterie : Ringo n’est pas toujours derrière la sienne).


Comme souvent lorsque je vais voir des « anciens », je consulte sur internet la set list des précédents concerts, histoire de me mettre l’eau à la bouche, comme on peut saliver devant un menu avant de passer commande. Informé sur le programme et les membres de l’orchestre, il est vrai que l’effet de surprise ne risquait pas de me faire un choc… 


J’avais prévu d’arriver assez tôt à Paris pour visiter l’expo temporaire sur Corot au musée Marmottan. Mais le trajet depuis mon hôtel (un Formule 1, porte de Chatillon, avec vue sur le cimetière)l s’avéra beaucoup plus long que l’estimation fournie sur le site de la RATP. Il faut dire que ce dernier m’encourageait à prendre le bus. Erreur fatale ! le bus est trop tributaire du trafic et à chaque arrêt il faut trouver sa correspondance et ce n’est pas toujours évident. Résultat : je me suis pointé au musée un quart d’heure avant sa fermeture. J’obtins du personnel du musée, compréhensif, un report de mon billet au samedi suivant. Pour bien dresser le tableau, il me faut avouer que j’avais laissé à l’hôtel l’imperméable que j’avais pourtant pris la précaution de mettre dans ma valise. Normal, il faisait super beau lorsque j’avais quitté l’hôtel. Ma petite marche à pied jusqu’au musée sous une bonne grosse pluie d’orage m’a inondé façon François Hollande discourant à l’Ile de Sein. Inutile d’être Sherlock Holmes pour déduire que je n’étais pas au mieux de mon humeur alors que je méditais sur mon après-midi, assis sur ce banc public, tirant de dépit sur une cigarette tandis que les gouttes ruisselaient des arbres sur ma misérable personne. 


Allez, reprenant mon courage à deux mains, je décide de m’acheminer doucement vers le quartier de l’Opéra, en métro cette fois. Non mais !
 

 

C’est dire que j’étais encore assez humide en pénétrant dans le célèbre music-hall de la rue des Capucines. Le public, sans surprise majoritairement soixantenaire, s’installe.  Mais on peut aussi voir des trentenaires. L’oreille à l’affut, j’entendis l’un d’eux déclarer « j’aurai quand même vu deux Beatles ! », ce qui résume assez l’état d’esprit. Je remarque un couple très élégant. La femme attire les regards, toute vêtue de blanc, les cheveux brun et longs. La finesse du lin de son pantalon permettait de deviner un shorty. Un petit sac rectangulaire, judicieusement positionné sur la raie des fesses, ôtait toute trivialité à l’ensemble. Mes voisins, deux jeunes hommes (visiblement deux internes en médecine, et célibataires) ne tarissaient pas d’éloges sur ce ravissant spectacle.

Mais voilà que les lumières se tamisent et que les artistes s’installent. Ringo, qui a fêté ses 78 ans bientôt, entre en scène au pas de course. Il semble tenir une forme et une allure exceptionnelle pour son âge.  En fait, on ne l’imagine pas autrement, sautillant en chantant « Matchbox » cette vieille reprise qu’il interprétait déjà avec les Beatles. On ne peut pas dire que Ringo ait une belle voix, ni même qu’il chante bien, mais l’attachement qu’on lui porte doit compenser ces faiblesses. Je n’y vois guère d’autre explication. Il enchaine direct sur l’un de ses quelques tubes des années 70, certainement ma chanson préférée de son répertoire « It Don’t come easy». J’avoue que c’est le moment que j’attendais, que je voulais voir et entendre.  Le public s’enthousiasme et dans un même élan, se lève et se masse dans les allées. Premier grand moment et, dès à présent, on sait que le pari de Ringo est gagné.

Selon la formule présentée plus haut, et après ces deux mise-en-bouche, Ringo rejoint sa batterie pour laisser le micro à Graham Gouldman, pour un obscur (à mes oreilles) titre de 10CC « Dreadlock Holiday », pas le meilleur moment de la soirée. Le public d’ailleurs se rasseoit sagement. La première prise en main de Gregg Rolie est d’un tout autre intérêt. Là, on se rapproche de l’évangile : En effet, le jeune homme chantait déjà « Evil Ways » à Woodstock et il jouait déjà le même solo d’orgue Hammond. C’était il y a presque 50 ans mais le sourire est encore plus épanoui et l’enthousiasme intact. Sans temps mort, c’est maintenant l’heure de gloire de Steve Lukater. Et il ne compte pas laisser le public se rassoir sagement. Ce qu’il ne fait pas car le riff de « Rosanna » ne laisse pas indifférent. Il en est même (des spectateurs) qui arborent des tee-shirts Toto. On peut penser sans trop de risque que c’est bien pour voir le guitariste de Toto qu’ils sont là.  Colin Hay fait descendre le soufflé car son titre  « Down Under » n’a pas vraiment marqué les esprits.

Après cette passe d’arme, voilà notre ami Ringo qui, sans quitter sa batterie, reprend le micro pour « Boys », un autre titre de l’ère Beatles ! La première chanson qui lui fut confiée sur le premier disque des Fab Four. Epatant ! 


Mais voilà l’homme qui s’installe devant un clavier et annonce qu’il a souvent proposé des compositions aux autres Beatles mais sans succès… A part celle-ci : et le voilà qui attaque au piano cet air que tous les amateurs du « double Blanc » (1968) connaissent par chœur : « Don’t Pass Me Buy ». Comment ne pas céder à la nostalgie… D’autant qu’arrive, sans plus attendre, le moment de la grande communion : «  Yellow Submarine ». Raz de marée dans les allées. Nous avons tous 10 ans et sommes embarqués dans le sous-marin jaune, tapant dans nos mains et chantant avec un enthousiasme juvénile sans doute le plus célèbre refrain des Beatles, composé par McCartney pour son batteur. 


Houlà ! La tension artérielle est dangereusement montée pour le « jeune » public que nous sommes. Il est grand temps de regagner nos fauteuils (pas encore roulants) pour un doux et paisible « I’m Not In Love » autre titre de 10cc mais qui parle, celui-là.

 
Ainsi se déroulera le concert, un enchainement un peu improbable, un peu décousu mais avec un plaisir que personne n’aura envie de bouder, tant les retrouvailles sont chaleureuses. On est tous content d’être là et on ne saurait faire la fine bouche. Les musiciens sont au top, Ringo en pleine forme. Tiens, ce titre de Men At Work, que je n’avais plus entendu depuis sa sortie en…. 1981 ! « Who Can It Be Now ? ». Ce refrain, je te l’ai bien mis dans la tête, à mon retour, n’est ce pas Sylvie ?


Et par quoi devait finir le concert à votre avis ? Presque aussi connu que Yellow Submarine et avec le même amour, et sans doute avec une petite larme car, bordel de merde, on parle quand même de notre adolescence là, ce truc qui est gravé en nous, dans notre cœur, sur la peau. Et rien que pour ça, c’était bon d’être là et de partager cet instant avec des gens qui ressentent exactement la même chose, au même moment et au même endroit. Oui, c’est « With a Little Help From My Friend » madame ! le 2ème titre de la face A de Sgt Peppers (1967). Hou que c’est bon ça ! Joan Baez, qui occupe ces jours ci l’Olympia, fait une petite apparition dans les chœurs. Et puis, notre jovial Beatle nous fait un amical salut, l’air de dire « on a passé une bonne soirée, les gars, c’était sympa, à bientôt ! » Avant de disparaitre.  


Les visages ravis dans les couloirs qui mènent à la sortie de la salle étaient éloquents ; de larges sourires se dessinaient et l’on pouvait entendre ici et là des « Voilà, j’aurai vu Ringo Starr » ! 
 

Pour le plaisir, une version des deux Beatles réunis (non, ce n'était pas à l'Olympia et je n'y étais pas).

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  • : Mes disques à moi !
  • : Un petit tour nonchalant dans ma collection de disques. Au hasard, vous trouverez le meilleur (surtout) comme le pire (un peu, pour rigoler) ! je les revendique tous ! j'aime aussi regarder ce qui s'était écrit à l'époque dans les magazines musicaux et particulièrement Rock&Folk, que je remercie au passage de ne pas m'avoir encore trainé en justice pour avoir chipé le titre d'une célèbre chronique de la revue. Philippe
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