S’il ne faut qu’un seul DVD de Paul McCartney dans sa collection, c’est celui-ci. Je ne vais pas revenir sur tout le bien que je pense de cette tournée américaine de 1976, ni sur le triple album qui en témoigna sur lequel je me suis déjà longuement épanché.
D’abord sorti en VHS en 1980, puis en Laserdisc, il faudra attendre 2013 pour qu’enfin des versions DVD et Blu-ray voient le jour.
On y voit un McCartney radieux, tout sourire, motivé et enthousiaste. Sa voix est au top et assure toute la large palette qui est la sienne, de la chanson légère au rock le plus lourd (si, si !). Les Wings sont brillants et la section de cuivre n’est pas en reste.
McCartney puise avec parcimonie dans le répertoire des Beatles mais fait la part belle à celui de ses Wings. Il lâche même le micro à ses acolytes le temps de quelques morceaux, sans nuire à la cohérence de l’ensemble.
Le petit bonus a un intérêt très relatif : on y voit le groupe backstage, dans les coulisses, festoyant avec quelques rock stars en visite : Ringo, Harry Nilson, Elton John ou encore Cher. Les dernières minutes sont consacrées aux impressions – excellentes, bien sûr – de quelques spectateurs au sortir du concert.
Le DVD, présenté dans un joli livret, indique une durée de 139 minutes pour 28 chansons. Rien à jeter ! Indispensable pour les amoureux de Wings Over America.
Réalisé par Martin Scorsese – Sortie en salle le 30 JUIN 1978
Concert enregistré et filmé le 25 novembre 1976 au Winterland Ballroom de San Francisco.
Avec The Band, Ronnie Hawkins, Neil Young, Joni Mitchell, Neil Diamond, Paul Butterfield, Muddy Waters, Eric Clapton, Van Morrison, Bob Dylan, Dr. John, Emmylou Harris, The Staple Singers, Ron Wood, Ringo Starr.
The Last Waltz est sans conteste le film musical qui m’a le plus enthousiasmé au moment de sa sortie en salle, en 1978. Je suis allé le voir deux fois, avec ma bande de copains, avec la même jubilation. Et pourtant, je découvrais alors un groupe que je ne connaissais absolument pas. Bien sûr, la présence de guests de premier ordre, en particulier Eric Clapton et Neil Young, nous donnait quelques repères.
Il faut se souvenir qu’en 1978, pas de You Tube, même pas de magnétoscopes (abordables) et une présence du rock dans les émissions télévisées très rare. Donc les films musicaux étaient vraiment précieux et relativement rares également dans les cinémas de province. De plus, le cinéma qui projetait The Last Waltz (pour les Quimpérois : l’Odet Palace, sur les quais, près de la préfecture) venait tout juste de s’équiper en Dolby Stéréo.
Donc The Band. Bien sûr, un amateur digne de ce nom connaissait ce groupe (mais à cette époque, je n’étais pas digne de ce nom, et même pas trop sûr encore aujourd’hui…) qui avait accompagné Bob Dylan sur disque et en tournée et influencé le rock de la fin des années 60, les Beatles en tête (au moins vestimentairement et capillairement).
Ainsi, c’est avec le regard et les oreilles candides que je découvrais un groupe plein d’énergie, composé de 5 musiciens (dont deux aux claviers), tous chanteurs. Dès le premier titre, « Up On Cripple Creek », chanté par le batteur Levon Helm, tout est là. Un groupe très homogène, des chansons à tomber, un guitariste aux solos originaux, des claviers comme je n’avais jamais entendu avant. La claque !
Sans temps mort, avec un sens du rythme évident, les séquences s’enchainent où se mêlent interviews des artistes, prestations du Band, seul ou avec des invités. Parmi ceux-ci, je vais découvrir des musiciens qui me marqueront : Dr John (et sa voix inimitable), The Staple Singers, Joni Mitchell, Van Morrison… Le grand Muddy Waters chante son blues du Delta avec Caldonia et Mannish Boy. Neil Young nous fait « Helpless » sur lequel Joni Mitchell ajoute des vocalises. Neil Young qui semble un peu dans les vaps avec son sourire bien cramé. Il semble, qu’en effet, la coke était bonne ce jour-là.
Eric Clapton perd la sangle de sa guitare alors qu’il attaque tout juste un solo. Robbie Robertson vient à son secours avec un bel à propos.
Filmé après le concert, Emmylou Harris, dans sa belle robe bleue, chante « Evangeline » avec un Band entièrement acoustique (Rick Danko au violon, Levon Helm à la mandoline et Garth Hudson à l’accordéon).
Il n’y a vraiment rien à jeter dans ce film. J’arrive même à apprécier Bob Dylan, dont je ne suis pourtant pas fan.
De grands musiciens, de superbes compositions. Je ne vais pas toutes les citer, mais prenons par exemple « Stagefright » chantée par Rick Danko : quelle pêche, quelle classe, quelle énergie, quels arrangements avec un solo d’orgue improbable comme seul Garth Hudson peut oser. Une merveille !
Un grand film, tant d’un point de vue musical que cinématographiquement.
Le triple album qui en fut tiré tournera longtemps sur ma platine !
Joni Mitchell et Robbie Robertson
Sans temps mort, avec un sens du rythme évident, les séquences s’enchainent où se mêlent interviews des artistes, prestations du Band, seul ou avec des invités. Parmi ceux-ci, je vais découvrir des musiciens qui me marqueront : Dr John (et sa voix inimitable), The Staple Singers, Joni Mitchell, Van Morrison… Le grand Muddy Waters chante son blues du Delta avec Caldonia et Mannish Boy. Neil Young nous fait « Helpless » sur lequel Joni Mitchell ajoute des vocalises. Neil Young qui semble un peu dans les vaps avec son sourire bien cramé. Il semble, qu’en effet, la coke était bonne ce jour-là.
Eric Clapton perd la sangle de sa guitare alors qu’il attaque tout juste un solo. Robbie Robertson vient à son secours avec un bel à propos.
Filmé après le concert, Emmylou Harris, dans sa belle robe bleue, chante « Evangeline » avec un Band entièrement acoustique (Rick Danko au violon, Levon Helm à la mandoline et Garth Hudson à l’accordéon).
Il n’y a vraiment rien à jeter dans ce film. J’arrive même à apprécier Bob Dylan, dont je ne suis pourtant pas fan.
De grands musiciens, de superbes compositions. Je ne vais pas toutes les citer, mais prenons par exemple « Stagefright » chantée par Rick Danko : quelle pêche, quelle classe, quelle énergie, quels arrangements avec un solo d’orgue improbable comme seul Garth Hudson peut oser. Une merveille !
Un grand film, tant d’un point de vue musical que cinématographiquement.
Le triple album qui en fut tiré tournera longtemps sur ma platine !
Gregg Allman est pour moi un des quatre ou cinq maîtres de l’orgue Hammond B3 dans le monde du rock (avec Jon Lord, Billy Preston et Seth Justman), c’est également un remarquable chanteur et le cofondateur des bien nommés Allman Brothers Band. Son frère Duane est vite entré dans la légende en se tuant dans un virage sur sa moto.
La vie de Gregg ne fut pas un long fleuve tranquille : déboire avec la justice, frasque avec sa femme Cher, addiction en tous genres et pour finir de sales soucis de santé. Mais en 2014, le bonhomme est encore là et, chose peu fréquente, honoré de son vivant pour ses chansons et sa voix, à l’occasion d’un concert d’anthologie qui eut lieu au mythique Fox Theatre d’Atlanta.
L’idée de ce genre d’initiative est de réunir sur scène le plus grand nombre de star et néanmoins amis (puisque l’événement s’intitule tout de même « All my friends ») et de reprendre les chansons de l’artiste. Mission accomplie avec la présence notable de grandes stars américaines mais dont la carrière en France n’a pas eu, loin s’en faut, le même impact. Qui connait, en France, à part quelques spécialistes peut-être, des Vince Gill, Martina McBride, Pat Monahan ou Eric Church ?
Les amateurs se souviennent tout de même de Sam Moore (Mais si, Sam & Dave, duo soul du label Stax) de Taj Mahal, Jackson Browne mais aussi du bon Dr John. Ok, ce ne sont pas des pointures internationalement reconnues mais suffisamment intéressantes pour pimenter le tout.
Le « All Star Band » c’est-à-dire le groupe qui va accompagner les artistes sur l’ensemble des prestations est dirigé par le bassiste Don Was mais c’est surtout la présence de Chuck Leavell qui capte mon attention. Car le pianiste est bien connu de nos services. Il a d’abord officié au sein des Allman Bros précité mais aussi parce qu’il fut le claviériste des Stones sur scène depuis 1982. Ce qui n’est pas rien !
J’ai acheté le CD et son DVD au moment de sa sortie, au cours de l'été 2014. Au départ, je me suis contenté de la musique, en particulier en voiture. J’avoue, j’ai trouvé ça plutôt inégal. Globalement bien mais sans plus. Ca démarre pourtant très très fort avec notre ami Warren Haynes sur un « Come and go blues » magnifiquement ciselé. « Si c’est comme ça tout du long… » me disais-je, gourmand. La suite n’est pas mal non plus, lorsque Derek Trucks le rejoint. Et ça va toujours avec l’arrivée de Susan Tedeschi au chant. Après ça devient assez convenu, rien n’émerge vraiment, à quelques exceptions près. Mais ça, c’était avant de voir le DVD.
Parce que avec l’image ça change tout, et en mieux.
Gregg Allman avec l'Allman Brothers Band
A première vue (c’est le cas de le dire), je ne sais pas trop dire pourquoi. Ensuite je me dis que tous ces sourires, tout ce bonheur de jouer ensemble se voit mieux qu’il ne s’entend. Et puis, il est quand même intéressant de savoir qui prend tel ou tel solo de guitare, de voir que Derek Trucks joue sans médiator, etc.
Devon Allman, le fils de Gregg, fait une apparition sur « You Can’t Lose What You Ain’t Never Had » aux côtés d Jimmy Hall (ex Wet Willie) et de Robert Randolph qui en fait des tonnes sur sa Steel-guitare. Et toujours l’excellentissime Chuck Leavell au piano, dont je suis fan, je l’avoue.
Arrive ensuite Sam Moore, grande voix de la soul et moitié du célèbre duo de l’écurie Stax, Sam & Dave. Difficile de rester insensible.
Je l’ai dit, beaucoup des invités me sont inconnus et je n’ai pas été spécialement subjugué par leurs interventions, même si elles restent très honorables… Par contre, le groupe derrière (the backing band) assure diablement. Don Was, à la basse, assure une direction musicale sans faille et avec des musiciens au top. J’ai cité Chuck Leavell, mais il faut également mentionner Jack Pearson, dont le jeu discret, délicat et subtil sublime tous les morceaux ou il intervient.
Au dessus du lot, je place tout de même l’incontournable Dr John mais aussi le groupe Widespread Panic qui nous livre un « Just Ain’t Easy » tout en feeling. Un beau moment.
Gregg Allman, à la guitare, rejoint Jackson Browne pour deux titres dont le très beau « Melissa ».
Enfin, pour clôturer en beauté, l’Allman Brothers Band monte sur scène pour des versions de « Dreams » et de Whipping Post » d’anthologie. Lorsque Gregg se met à chanter :
«Sometimes I feel, sometimes I feel,
Like I been tied to the whippin' post.
Tied to the whippin' post, tied to the whippin' post.
Good Lord, I feel like I'm dyin'. »
45 ans après ses débuts, l’émotion reste intacte…
Comme il est de coutume dans ce type d’événement, au final, tous les intervenants se retrouvent sur scène pour un titre dont les plus chanceux pourront chanter un couplet. C’est toujours rigolo de voir comment certains veulent à tous prix le micro et d’autres se contentent d’être sur scène… ça à l’air d’être un joyeux foutoir mais sans doute que tout est finalement bien orchestré.
Un concert de haut niveau, remarquablement filmé, où chaque musicien honore le répertoire d’un grand musicien que la maladie emportera 3 ans plus tard.
La très belle version de "Just Ain't Easy" par Widespread Panic
Concert donné au Wembley Arena, à Londres le 8 juillet 2013.
DVD publié en 2014.
Liste des musiciens :
Pete Townsend : Guitare, chant,
Roger Daltrey : chant, tambourin, harmonica, guitare acoustique
Simon Townsend : Guitare, chant
Frank Simes : Claviers, direction musicale, chœurs
Pino Palladino : basse
Scott Devours : batterie, percussions
John Corey : piano, claviers, chœurs
Loren Gold : Claviers, chœurs,
Dylan Hart : cuivres
Reggie Grisham : cuivres
Privé (cruellement) de concert et encore plus de festival cette année, je ressors quelques DVD pour soigner autant que possible ma frustration.
Un peu au hasard, je ressors ce DVD. Ainsi, en 2013, le fameux groupe joue leur second opéra rock « Quadrophenia » sur scène. Les Who, ou ce qu’il en reste, soit Roger Daltrey au chant et Pete Townshend à la guitare (et aussi au chant). Keith Moon, batteur, étant décédé en 1978 et John Entwistle, bassiste, en 2002.
Donc revoilà nos deux survivants, bien sûr vieillis mais plutôt en forme, s’attaquant à un morceau de choix, qui leur donna quelques soucis à reproduire en live au moment de la sortie de Quadrophenia en 1973.
En 2013 (donc quarante ans plus tard), la technologie est bien plus fiable et puis, au lieu d’être 4 sur scène, on compte tout de même 10 musiciens. Ca aide !
L’album original m’a toujours semblé bancal. Quelques bons titres et d’autres limite ennuyeux. Il en est sans doute ainsi de tous les opéras, qu’ils soient rock ou classiques. Le propos domine la mélodie et non le contraire…
Le concert ne parvient guère à changer mon opinion. Après un excellente intro « I Am the Sea » / « The Real Me » suivi du très convainquant « Quadrophenia », je décroche petit à petit, à mon corps défendant. Les titres plus rythmés réveillent mon enthousiasme, comme « Bell Boy » puis « Doctor Jimmy ». De manière surprenante, et par le miracle de la technologie, nous pouvons entendre et voir Keith Moon chanter sur « Bell Boy » ainsi que John Entwistle, sur « 5 :15 » exécuter un solo tout en prouesse. Je ne sais pas trop quoi penser du procédé, un peu douteux, quand même… Une forme d’hommage, au mieux. Enfin arrive le final, l’excellent « Love, Reign O’er Me » qui clôt magnifiquement l’œuvre.
Les Who, époque Keith Moon, c’était, sur scène, une énergie survoltée, de la folie, du délire à l’état brut. Seul le bassiste était stoïque dans son coin, imperturbable même lorsque le batteur et le guitariste détruisaient joyeusement leurs matos, amplis compris. Même si je n’aime pas voir détruire des instruments de musique, il faut avouer que ça concluait le concert de manière apocalyptique.
Aujourd’hui, Roger Daltrey est toujours agile au lancer de micro, qu’il rattrape aussi habilement qu’un jongleur, Pete Townhend exécute toujours quelques moulinets sur sa guitare, ce qui fait tout de même plasir à voir. Mais quand on a en tête les images des années 70, on reste quand même sur sa faim. Comment leur en vouloir ?
En rappel, quelques morceaux de bravoure : « Who Are You », « Pinball Wizard », « Baba O’Riley » et surtout « Won’t Get Fooled Again ». Honorable, certes, mais sans folie. Les deux frères ennemis reviennent seuls pour une ultime prestation « Tea & Theatre », acoustique et finalement touchant et authentique.
Quand je range, ça ne rigole pas ! La preuve, ce CD-DVD mal classé a fait l’objet d’un nouveau visionnage avant de trouver sa bonne place. Bon, c’est pas encore fait mais l’intention y est.
J’aime bien Lynyrd Skynyrd, pour un tas de bonnes et mauvaises raisons. Les bonnes, c’est évidemment la musique, un bon vieux rock sudiste, teinté de blues, avec des guitares slides en veux-tu en voilà, le piano Honky Tonk de Billy Powell. Et plein de belles compositions que l’on retrouve sur cet enregistrement, capté en juin 2017. Les mauvaises raisons, c’est quand même l’histoire tragique de ce groupe qui, depuis le crash d’avion en 1977, n’a cessé de voir ses membres disparaître les uns après les autres. D’ailleurs, entre l’enregistrement du concert et la sortie en 2010, deux musiciens sont passés de vie à trépas : Billy Powell, le pianiste historique du groupe et Ean Evans, le bassiste depuis 2001.
En 2007, le groupe est en pleine forme, Johnny Van Zant, le chanteur grassouillet est tout content, il chante comme Ronnie, son frère défunt, Gary Rossington est toujours aussi peu souriant mais assure avec la décontraction des anciens ses fines parties de guitares. Rickey Medlocke, transfuge de Blackfoot, joue bien son rôle de mec vénère. Une boule de nerf ce garçon, les deux doigts branchés dans la prise. Billy Powell, un peu gras lui aussi (surtout quand on compare avec les photos anciennes, mais bon, en général ce type d’exercice n’est jamais très flatteur) mais vieux briscard, cabotin comme pas deux. Mark Matejka, petit jeune, ne se fait remarquer que par un jeu de guitare très efficace, tout comme le bassiste (Ean Evans, donc) et le batteur (Michael Cartellone).
Le concert démarre en souplesse et tranquillement avec « Travelin’ Man » suivi de « Work’in ». Ca sent l’échauffement. Avec « What’s your Name » on commence à entrer dans le vif du sujet. Le titre « Simple Man » m’a toujours fait penser que Scorpion a dû beaucoup écouter Lynyrd Skynyrd avant de composer des slows comme « Always Somewhere »… Après ça, le groupe a bien trouvé ses marques et ne lachera rien jusqu’à la salve finale, composée de « Call Me The Breezer » et « Sweet Home Alabama » qui termine le set en apothéose. Terminé le concert ? Pas tout à fait, peut-on imaginer un concert des sudistes sans « Free Bird », leur Stairway To Heaven, avec sa première partie mélancolique et les solos de guitares en fusion ensuite…
J’ai retrouvé ces mêmes ingrédients lorsque le groupe est passé au Hellfest en 2012. Un grand souvenir !
:
Un petit tour nonchalant dans ma collection de disques. Au hasard, vous trouverez le meilleur (surtout) comme le pire (un peu, pour rigoler) ! je les revendique tous !
j'aime aussi regarder ce qui s'était écrit à l'époque dans les magazines musicaux et particulièrement Rock&Folk, que je remercie au passage de ne pas m'avoir encore trainé en justice pour avoir chipé le titre d'une célèbre chronique de la revue.
Philippe