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27 avril 2022 3 27 /04 /avril /2022 10:59

EP PHILIPS sorti en 1967

Réf. : 437.330 BE

Face 1 :

  • Ô Toulouse

Face 2 :

  • Je crois
  • Annie couche-toi là
  • Sans doute la plus belle chanson d’amour à la ville de son enfance. Tout est beau dans Toulouse, le texte, la musique et l’arrangement pour orchestre signé Christian Chevallier.

Néanmoins, je n’avais jamais prêté une oreille attentive à cette chanson, jusqu’à ce que je l’entende jouer par l’orchestre de la flotte de Brest il y a fort longtemps. Pour le coup, on était vraiment loin des marches militaires.

La puissance du morceau m’avait alors vraiment ému. On a su depuis qu’à la base, la chanson était plutôt très dure sur la vite natale du chanteur, dont l’enfance ne fut pas spécialement heureuse, on peu remercier son épouse (de l’époque) de lui avoir dit qu’il ne pouvait pas chanter ça et de lui prier de revoir sa copie.

Le 45 tours est à la 83ème place du classement réalisé pour le Hors-série du Nouvel Observateur : «  40 ans de 45 tours de France » (janvier 1991).

Après le tabac réalisé par Cécile en 1963, Nougaro, artiste de scène plus que de singles, connaît une période de vaches maigres jusqu’à son fulgurant retour lors d’un Musicorama en 1969. Pourtant, bon nombre des chansons qu’il enregistra pendant cette période « marginale » (Armstrong, Paris Mai, et bien sûr Ô Toulouse) sont devenues de véritables standards de son répertoire.

Le Carillon des Minimes m’a soufflé la mélodie… » se souvient Nougaro, surpris de retrouver Toulouse classée, comme l’avait étonné son succès en 1967. « Elle n’était pas dans la veine de ce qui marchait à l’époque, et si cela n’avait été pour Gérard Klein, qui s’en est épris et s’en est fait le chantre sur France Inter, elle n’aurait pas fait de percée. Depuis, Ajoute-t-il, le public la demande partout, cette chanson qui aurait dû rester toulousaine.

Pour ce bâtard du jazz et de la java, ce gourmet des mots, orfèvre du phrasé, auteur-compositeur méticuleux et luxuriant, pour ce guerrier de la langue française armé de swing jusqu’aux dents, il n’y a pas à tortiller : ce qui vaut sa place unique à Toulouse, c’est sa beauté et son pouvoir évocateur de la ville maternelle, des racines. « Un thème profond dans ce XXème siècle au bord du chaos », propose comme explication du succès de Toulouse ce fils de ténor à la carrière injustement heurtée. « Sans oublier les arrangements sophistiqués de Christian Chevallier », se hâte-t-il d’ajouter.

Oui, mais alors, il faut citer dans les raisons qui en font l’un des meilleurs titres français sortis sur petite galette noire la voix déjà torrentielle et prête à la castagne d’un Nougaro chanteur d’un blues et compositeur d’un jazz complètement originaux et complètement français. Et reconnaître sa place au poète, surréaliste et lyrique, portant sur le papier le chant des mots de Toulouse qui est un chant à lui seul.

Lionel Rotcage

Verso de la pochette

Verso de la pochette

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2 novembre 2014 7 02 /11 /novembre /2014 18:25

Manset-Il voyage rectoGérard MANSET

Il Voyage en Solitaire / Un Homme Etrange

PATHE MARCONI - EMI 1975

2c 004 - 13088

 

De Gérard Manset, je n’ai que ce 45 tours, et encore parce qu’il figurait en bonne position de la liste de ce vieux hors-série du « Nouvel Observateur » : « 40 ans de 45 tours de France ». 

Je ne trouve rien de particulièrement d’intéressant à ce titre, qui pompe allègrement sa partie de piano à Imagine de John Lennon. La voix fragile de Gérard Manset ne m’émeut pas… C’est un peu comme avec Bob Dylan. Tout le monde s’accorde à dire que c’est génial, mais moi je rentre pas du tout dans le truc.

Tant qu’à faire, j’aime davantage la face B, « un homme étrange ». Ce qui est curieux, c’est que le magazine précise que la face B est « Y’a une route ». Sans doute une question d’édition.

Nouvel obs 45 toursNouvel Observateur » : « 40 ans de 45 tours de France » (Hors-série Janvier 1991)

A ses débuts en 1968, Manset sort une série de singles. Mais contrairement à ceux de son ami de l’époque Julien Clerc, ils ne se vendent pas. Il décide donc de se consacrer uniquement à l’album, si limitant à un public réduit mais fidèle. Pourtant, en 1974, il déroge à la règle en sacrifiant à la tradition du 45 tours et, surprise, décroche son tube solitaire. Satisfait de voir le nombre de ses fans doubler, il tourne derechef le dos au marché du single.

 

Hymne de cette sérénité qui n’apparaît qu’une fois la dernière once d’espoir envolée, il voyage en solitaire est à Gérard Manset ce qu’Imagine, dont il emprunte la ligne de piano et le départ de la mélodie, est à John Lennon : pas sa meilleure chanson, ni la plus élaborée, mais la plus lumineuse, la plus évidente, la plus universelle. Combien sont-ils alors de Siddhartha de fortune, de René d’occasion, Bowles sans boussole, loups des steppes et auto-stoppeurs à la recherche de leur petite maison bleue accrochée à la colline et fumant de l’herbe et des gauloises de la même couleur (bleues), à errer sur le fil du rasoir, On The Road Again, trop nourris de Kerouac, de Dylan, de Cohen, de Rimbaud, pour ne pas se vouloir autant clochards que célestes ? Imprégné du mythe de l’étranger, Manset, l’allumé des Beaux-Arts qui s’était jusque-là voulu surréaliste en 1968 (Animal, on est mal) et surhomme ne 1970 (La Mort D’Orion) en passe de rompre les amarres (Rien à Raconter) vers un Hiva-Oa personnel et intime, pose déjà l’interrogation de Gauguin (« D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? » qu’il ressasse inlassablement depuis, avec une pureté et une lucidité rendues plus fragiles et pénétrantes encore par une voix hésitante et ce piano tremblotant qui l’a fait entrer involontairement dans la légende. « On venait de recevoir ce Yamaha quart de queue pas encore accordé quand j’ai enregistré la base de Il voyage en solitaire » raconte cet épurateur maniaque de sa propre production. « Il y avait trois ou quatre notes basses archifausses, mais malgré toutes mes tentatives ultérieures, je ne suis jamais parvenu à retrouver ce feeling originel. Aussi ai-je été contraint de bâtir tout l’arrangement autour de ce piano-là. Résultat, les cordes sont au diapason, les chœurs à un autre… » Enregistré au studio Milan, dont Gérard est alors propriétaire, sur un seize pistes MCI, Il voyage en solitaire n’est pourtant à l’origine que la face B de son pendant parfait, Y’a une route.  C’est un animateur de France Inter qui s’en entichera et renversera ainsi le cours de l’histoire. Entre Antoine (Je reprends la route demain) et Neil Young (The Loner), McCartney (The Long and Winding Road) et Pink Floyd (More), Manset s’avance alors dans le brouillard des âmes, apaisé comme un condamné, mû comme un p(r)o(ph)ète, le corps lourd, le cœur léger, les jambes lasses, et les yeux éternellement rivés vers le ciel, en murmurant, et sans remords, auteur du pathos indélébile d’une génération. Bientôt, il ne restera plus que le Train du soir et les steaks garantis par Bayon/Libération…. Jusqu’à Matrice. Yves Bigot

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 13:44

EP

Disques SALVADOR - Distribution Philips

Réf. : 432 999 BE

Pressage français

 

Salvador Henri EP Le martien Recto

 

Salvador Henri EP Le martien Verso

Salvador Henri EP Le martien FaceAFace A :

 

Le Martien ( Adaptation française de "The Martian Hop" par Bernard Michel, composé par Spirit / R.L. Rappaport et S. Rappaport)

 

L'inspiration (M. Pon - H. Salvador)

 

 

Salvador Henri EP Le martien FaceBFace B :

 

Count Basie (Adaptation française de " Lil' Darlin' " par Mario Filip, composé par Neal Hefti)

 

Syracuse (H. Salvador - B. Dimey)

 

Nota : selon Wikipédia, l'adaptation française est du à Frank Daniel, un pseudo pour Frank Tenot et Daniel Filipacchi. Jean-Louis Foulquier (lire plus bas) attribue l'adaptation à Filipacchi seul.

 

CRITIQUE

 

Nouvel_obs_45_tours.jpg40 ans de 45 tours en France (Le Nouvel Observateur - Collection dossiers n°4 - Janvier 1991)

Jazzman accompli, précurseur avec Vian du rock'n roll en France, Salvador est devenu une idole. Entre deux disques gags, il montre aussi, avec Syracuse, qu'il est un très grand crooner. Filip, qui a traduit le Lil'Darlin de Neal Hefti en Count Basie, n'est autre que Daniel Filipacchi.

 

En 1962, la nouvelle vague envahit les ondes, un refrain yéyé naît chaque matin, c'est le temps des copains, du flirt et des surboums. Les succès ne durent bien souvent que l'espace d'un été et les idoles sortent de l'école ... C'est ce moment que choisit Syracuse pour venir au monde. Fille de Bernard Dimey et d'Henri Salvador, ses premiers pas seront discrets malgré le soutien talentueux de Jean Sablon, puis d'Yves Montand et... d'Henri Salvador en personne, suivi de nombreux autres interprètes. C'est ainsi qu'en douceur et à contre-courant Syracuse s'impose et entame une

longue carrière. Trente ans après, elle fait partie de notre patrimoine, la belle n'a pas pris une ride. Et qui se souvient de la plupart des tubes de l'année 1962 ?

 

Ainsi va la vie des chansons : quelques instants de bonheur, le temps d'une saison. 45 tours et puis s'en vont. Excepté les belles amoureuses qui se nichent dans les cœurs pour adoucir nos solitudes. Syracuse en fait partie, et j'en suis heureux pour Bernard Dimey qui a quitté trop vite les vignes de la Butte pour celle du Seigneur. Je sais qu'il a laissé des tiroirs pleins de chansons plus belles les unes que les autres. Rares étaient ceux, de son vivant, qui

connaissaient l'œuvre de Bernard. Il ne fréquentait pas l'Elysée- Matignon mais le Tire-Bouchon ou le Nazir, bar-tabac montmartrois... Il y a des endroits que le show-biz ne fréquente pas.

 

J'aimerais tant voir Syracuse. Pour m'en souvenir à Paris ...

 

Jean-Louis Foulquier

 

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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 17:38

 

45 tours
Virgin France - 1987

Pressage français
Réf. : 90287

Rita Mitsouko c est comme ca-face recto

Rita Mitsouko c est comme ca-face verso

Rita Mitsouko c est comme ca-face AFace A : C'est comme ça (Chichin / Ringer)




Face B : Clown de mes malheurs (Chichin / Ringer)

Produit par Tony Visconti (Producteur notamment de Bowie, T. Rex...) et Les Rita Mitsouko

 

Le 45 tours est à la 44ème place du classement réalisé pour le Hors-série du Nouvel Observateur : «  40 ans de 45 tours de France » (janvier 1991).

Les Rita n’ont pas l’intention de se contenter d’un remake de Marcia Baila. Ils se rendent à Londres et, avec l’aide de Tony Visconti, producteur de Bowie et de T. Rex, ils accouchent d’un nouveau classique. La guitare solo est l’œuvre d’un certain Sam Smith. Muni de deux hits solides, le duo va désormais tout se permettre.

Manifestation d’autorité fataliste, c’est comme ça – donc, suppose-t-on, pas autre autrement – appuyée précisément à la fatalité d’un « Ah, la la la la la » Majeur. 1986 : pas un « c’est comme ça », écrit ou énoncé, qui ne fût pas flanqué d’une mise en parenthèses du « la la la la la » en question. Gage suprême de la notoriété d’une chanson : descendue dans la rue, elle se transforme en expression populaire. Syndrome « Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages ». Voilà le topo.

Derrière, il a Marcia Baila. Et Andy. Aux yeux du grand public, Rita Mitsouko n’est qu’une la Ringer. Avec C’est comme ça, pas plus Rita que Mitsouko, c’est l’affirmation au pluriel, Catherine et Fred, d’un duo : les Rita Mitsouko. Quintessence de ce No comprendo qu’ils « présentent ». C’est comme ça est en quelque sorte l’héritage Mitsouko, la définition d’un style résumé au culot de leur talent. Et inversement. Pas de salamalecs, pas d’invite – venez-y, si vous comprendo -, à peine quelques singeries zappées par un chimpanzé et clippées en Mondinovision d’images indissociables. C’est comme ça. Entre basse qui poisse et guitare rythmique cradoque qui colle au bonbon, trois fois rien pour faire un tout expédié en 4’41 de pur rock’n’roll, sans jamais perdre de vue la fonction dansante.

Ce qui nous ramène au texte, balancé avec la morgue que l’on sait, dont l’opacité est l’exact trait d’union entre le son OVNI et la chose rythmée sauce Mitsouko. «Faut que j’moove » (que je m’ouvre ? Like a sex machine ?). S’en fout les mots sur la piste de danse. Seule compte leur aptitude à conforter le tempo. Or, il ne s’agit pas, ici, d’un texte qui ne veut rien dire, mais d’un texte qui refuse de dire. Quel est ce « secret (qui) coupe et (qui) donne sans fin de venin » ? Et quid de « ce serpent qui chaloupe et console » ? Dard ou piquouze ? Sexe ou héroïne ? Capote ou garrot ? Ou les deux mon général ? Et qui est « L’ami Sadi (qui)  s’enlise et là ca fait peur si c’est ça » ? L’inversion est trop peu innocente pour qu’on n’y suspecte pas le « compagnon de longue date ». La suite, mystérieuse à l’envi : no comprendo, nicht capito. Ou comprenne qui pourra. Tout les Rita, ça. Musicalement transmissibles. Plus on s’enfonce, plus ça fait mal. Et plus ça fait mal, plus ça fait du bien. On croit que c’est comme ça, les Rita. Mais c’est toujours autrement (la la la la la).

Alain Wais

Réalisation de Jean-Baptiste Modino

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  • : Mes disques à moi !
  • : Un petit tour nonchalant dans ma collection de disques. Au hasard, vous trouverez le meilleur (surtout) comme le pire (un peu, pour rigoler) ! je les revendique tous ! j'aime aussi regarder ce qui s'était écrit à l'époque dans les magazines musicaux et particulièrement Rock&Folk, que je remercie au passage de ne pas m'avoir encore trainé en justice pour avoir chipé le titre d'une célèbre chronique de la revue. Philippe
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