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12 novembre 2019 2 12 /11 /novembre /2019 17:53

CLISSON - 22 JUIN 2019

Eagles of Death Metal / Whitesnake / Def Leppard / ZZ Top / Kiss

Un peu tardivement, voici mon bilan (à froid pour le coup) de ma 3ème expérience au Hellfest.

Le billet à la journée n’est pas vraiment donné, mais on en a pour son argent. Ce festival m’épate à chaque fois par son organisation. Accueil des festivaliers, décors dignes d’un Disneyland version Halloween, mouvements de foule fluides, ambiance bon enfant. On s’y sent bien.

Cette année, par effort écologique et aussi parce que j’aime ça, je m’y suis rendu en train. Des navettes ferroviaires entre Nantes et Clisson étaient organisées toutes les heures de jour comme de nuit. Aucune excuse !

 

Jesse Hugues et Jennie Vee (Eagles of Death Metal)

EAGLES OF DEATH METAL

J’arrive en milieu d’après-midi. Eagles of Death Metal vient de commencer son set. Jesse Hugues a marqué les mémoires depuis la tuerie du Bataclan, le 13 novembre 2015. De nombreux commentaires contrastés sont échangés dans la foule sur les opinions sociales assez radicales du chanteur guitariste (pro armes à feu, anti-avortement... ). Personnellement, je crois que si l’on doit vérifier le CV, relire attentivement les interviews de tous les musiciens qu’on écoute et être en plein accord sur tous les sujets, on réduirait fortement sa collection de disques. Et puis, ça veut dire quoi, ça ? Parce qu’on est de gauche, on doit nécessairement écouter Jean Ferrat et si on est de droite Michel Sardou. Que ça m’énerve !!! De même que lorsque Roger Waters tartine la moitié de son show d’images dégradantes de Donald Trump, ça m’énerve aussi. Quoi que je pense de Donald Trump, je n’étais pas venu pour assister à un meeting politique mais pour un concert. Nom d’une pipe ! (ceci dit, dans l'absolu, je ne suis pas sûr que j'aurais été écouter Hitler en concert en 1942, même s'il avait eu le talent de Paul McCartney... Comme quoi, on a aussi ses limites !)

A part ça, Eagles of Death Metal livre une excellente prestation. Bien pêchue, de la musique idéale pour les festivals avec des riffs et des refrains accrocheurs. Jesse Hugues est juste émouvant, on le sent si proche du public, jusqu’à descendre dans la foule armé… de sa guitare. La bassiste Jennie Vee ne démérite pas et sa touche féminine ajoute au charme du groupe. Conquis !

WHITESNAKE

Pas trop le temps de boire une bière entre deux groupes, voici déjà Whitesnake qui déboule sur scène. Ha, j’avais trop envie de voir le groupe de l’ex chanteur de Deep Purple (de 1974 à 1976) dont les premiers albums (avec, à l’époque, un autre Deep Purple, Jon Lord aux claviers) avaient tourné si souvent sur ma platine. Pour me mettre en jambe j’avais écouté le tout récent « Flesh & Blood »…. Bon, ça avait juste un petit goût de réchauffé.

Sur scène, mes amis, ce fut autre chose. La bérézina ! C’est bien connu, avec l’âge les cordes vocales se rouillent plus ou moins. Là, je dirais que l’on est dans la version aiguë du problème. David Coverdale n’a plus qu’un vague filet de voix. Comme le dit Joseph Achoury-Klejman dans le rock&folk du mois d’août « On sautera Whitesnake et la voix de grand-mère essoufflée de David Coverdale… ». On en souffre pour lui. En même temps, bon sang, quand on peut plus chanter, on ne chante pas. C’est quand même pas compliqué. Les musiciens qui l’accompagnent y vont à grands renforts de chœurs mais ça ne le fait pas. Je ne parle même pas des nombreux liftings qui le rendent quasi méconnaissable. Grosse, très grosse déception.

RAVITAILLEMENT et DEF LEPPARD

J’avais prévu de faire l’impasse sur Def Leppard.  J’avoue que dans les années 80, j’ai fait preuve d’un certain snobisme en voulant éviter la dangereuse faute de goût, dédaignant soigneusement ces groupes de Hard FM dont les musiciens arboraient des tignasses aussi longues que peroxydées, des blousons en cuir à épaulettes, dignes de Mad Max, ouverts sur des torses velus.

Et puis c’était l’heure de passer à table.

Alors, voyons un peu ce qui est proposé. Ah oui, quand même ! Car du choix, il y en a ! Je suis époustouflé par le nombre de points de restauration. Toutes les cuisines du monde sont représentées. Vous pouvez manger indien, mexicain, chinois, thaïlandais, italien et même… français ! L’amateur peu aussi déguster quelques huitres avec le muscadet local (on est bien dans le lieu de production) ou encore des moules-frites, des grillades diverses et variées. Devant une telle diversité de choix, j’ai dû faire au moins deux fois le tour et cogiter dur sur le plat à retenir. Comme si ça devait changer le cours de ma vie. Non, mais, Philippe, t’es pas sérieux là ! Tout ça pour prendre un sandwich à l’andouillette arrosé d’une bière. Je m’installe devant les écrans géants qui permettent de suivre les concerts de quasiment partout. J’aime assez ce qui passe. C’est quoi déjà ? Ah oui Def Leppard ! Et c’est lorsque je vois le batteur manchot que je me remémore l’histoire du groupe.

Autour de moi, les festivaliers ont vraiment fait des efforts vestimentaires : il y a de tout, ceux qui portent des maquillages Kiss, ceux qui sont habillés en diables, en bébés couche-culotte, en vampires. Ceux qui ne sont pas déguisés revêtent généralement l’imparable tee-shirt noir, si possible à l’effigie d’un groupe ou d’un autre festival de métal. Les autres font vraiment touristes. Mais au fait je portais quoi moi ? A part mon vieux blouson en toile noire délavé, que je ne porte que pour le Hellfest d’ailleurs, je ne me souviens plus trop.

Allez, il est temps de se mettre en place pour ZZ Top

Los 3 amigos !

ZZ TOP

Les texans fêtent cette année leur 50ème année de scène. Difficile de l’ignorer, c’est écrit en lettre d’or sur le fond de scène. Les deux barbus, comme toujours vêtus de costumes à paillettes mais sobres (les costumes), de lunettes de soleil et coiffés de chapeaux assortis, occupent l’immense scène avec aisance et décontraction. En même temps, en 50 ans de métier, ça confère un certain savoir-faire.  Billy Gibbons, le guitariste mène le public par le bout de sa guitare, et sa complicité avec Dusty Hill, le bassiste donne lieu à des figures de style assez savoureuses. Derrière, Frank Beard, le batteur, semble davantage en peine. Il a l’air concentré, les yeux clos… Je me demande si c’est sa façon habituelle de jouer...

Un show très blues avec de larges extraits des premiers albums. Vient le tube « La Grange » ou le groupe s’amuse à s’arrêter en plein morceau, histoire d’agacer le public (effet attendu) avant de reprendre en accélérant le rythme et enchaînant sur « Tush » autre vieillerie du groupe. Set impeccable !

Kiss : un univers entre Ed Wood et John Carpenter

KISS

J’avais bien aimé la prestation de Kiss en 2013. A ma grande surprise d’ailleurs. C’était donc avec grand plaisir que je les retrouvais à Clisson dans le cadre de leur « End of the Road World Tour » ce qui laisse à penser que c’est sans doute la dernière occasion de voir les newyorkais sur scène.

Pour ce concert, l’effet de surprise n’était plus là et je n’ai pas ressenti le même enthousiasme, je dois bien l’admettre. Certes, les effets pyrotechniques sont toujours impressionnants, Paul Stanley emprunte toujours une tyrolienne pour accéder à une mini-scène rien que pour lui au milieu du public, Gene Simmons crache du feu et vomit toujours son sang avec la vigueur d’un Bela Lugosi en pleine gloire… C’est vrai, ça le fait… Mais pas autant que la première fois.  Musicalement, ça tient toujours la route. Le groupe enchaîne ses tubes de « Detroit Rock City » à « God Gave Rock’n’Roll to you ». Allez, je mentirais en affirmant que j’ai boudé « Lick It Up » (le groupe s’offrant quelques réminiscences du Won’t Get Fooled Again » des Who), « I Was Made for Lovin’ You » scandé en chœur par une foule en délire devant un Paul Stanley en tyrolienne, et enfin, l’hymne « Rock and Roll All Nite » sur lequel j’ai dû solliciter plus que de raison mes cordes vocales… Hey ! finalement, ça fait quand même quelques moments sympas tout ça !

Pour moi, le festival s’arrête là. J’ai prévu de prendre le train de 2h15. Donc ne pas mollir. D’autant que je ne suis pas le seul à quitter les lieux. La queue pour les navettes qui conduisent à la gare ne laisse que peu d’espoir d’arriver à temps pour le départ. Je décide donc de faire le chemin à pied. Bah, quelques kilomètres de plus ne vont pas m’effrayer. Du coup, je prends tout de même le temps de reprendre des forces. Il ne faudrait pas être frappé de déshydration !

C’est rigolo de prendre le train dans une toute petite gare en pleine nuit.

Cette année encore, je me suis surtout déplacé pour des vieux groupes, ceux de mon adolescence. Une cure de jouvence mais qui parfois nous rappelle que le temps ne bonifie pas toujours les artistes (Whitesnake).  C’était sans doute la dernière fois qu’il était possible de voir Kiss et ZZ Top en concert, ces deux là ayant le bon goût de quitter la scène avec les honneurs.

Quelles pointures vont désormais occuper les prochaines éditions du Hellfest ? Peut-on encore espérer voir AC/DC ? ou encore Scorpion ? Pourquoi pas les Foo Fighters ? Cependant, il semble impossible pour Hellfest de perdurer sans grosses têtes d’affiche.

Réponse dans quelques semaines pour l’édition 2020 !

 

La prestation d'Eagles of Death Metal au Hellfest

La prestation de ZZ TOP

Et enfin, celle de Kiss

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  • : Mes disques à moi !
  • : Un petit tour nonchalant dans ma collection de disques. Au hasard, vous trouverez le meilleur (surtout) comme le pire (un peu, pour rigoler) ! je les revendique tous ! j'aime aussi regarder ce qui s'était écrit à l'époque dans les magazines musicaux et particulièrement Rock&Folk, que je remercie au passage de ne pas m'avoir encore trainé en justice pour avoir chipé le titre d'une célèbre chronique de la revue. Philippe
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