A la fin de la semaine, le magasin Imagine fermera définitivement ses portes. Imagine, à Saint-Brieuc, c’était un repère culturel majeur. Une surface de vente royale, des bacs de disques, neufs et d’occasion comme on n’en verra sans doute plus (en tous cas à Saint-Brieuc), du personnel sympa et super compétent. Son seul défaut : ne pas être en centre ville mais dans la zone commerciale de Langueux.
Quand j’allais à Imagine, c’était pour passer un moment sympa à discuter musique avec des connaisseurs comme Vincent et Pascal. Et c’était un bonheur de dégotter au hasard un vinyle rare… Je sais qu’il en était de même au rayon librairie, avec Béatrice qui savait toujours prodiguer ses conseils pertinents avec douceur et gentillesse.

Le bémol chez Imagine, côté disques, c’était sa stratégie tarifaire. J’ai eu l’occasion de m’en plaindre auprès de Pascal, qui m’expliquait que les charges locatives, salariales, etc. ne lui donnait guère de manœuvre pour faire autrement… Et puis, parfois, c’est vrai, on pouvait y faire de très bonnes affaires au moment des soldes ou sur de l’occase. Sauf que le client lui, ne tient pas compte de tous ces critères et s’il peut acheter moins cher ailleurs, c’est ce qu’il fera. Et c’est ce qu’il a fait.
La faute au streaming ? la faute au Cultura qui s’est installé à côté ? à la FNAC, implantée au centre ville ? plus généralement à la crise du disque ? Sans doute un peu de tout ça…
L’annonce de la fermeture dans la presse a suscité un regain de fréquentation, d’autant que l’enseigne affiche des – 20 % puis des – 30 % (et cette semaine – 50 %), qui bien sûr, et malgré les espoirs exprimés sur Facebook, ne changera pas la donne.

Samedi, c’était le disquaire day, pour la dernière fois à Saint-Brieuc sans doute. Dès l’ouverture et en un quart d’heure, le petit stock de vinyles en édition limitée s’était déjà dispersé, laissant en rade le coffret (coûteux) de Grateful Dead. Un disquaire day qui chaque année propose des éditions limitées mais scandaleusement prohibitives. Ce qui, paradoxalement, ne semble pas trop contrarier les collectionneurs. Lorsque l’objet est de qualité, le prix importe peu, visiblement.
Pour la dernière fois, les rayons étaient saturés de monde. L’événement aura au moins permis d’attirer la foule et sans doute d’écouler une partie du stock.
Adieu donc la belle équipe d’Imagine. Et merci pour tout. J’espère revoir certains d’entre vous sous d’autres enseignes. Je ne peux croire que vos compétences resteront inexploitées longtemps.
