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Selon la définition, un complétiste est un collectionneur qui doit posséder tous les disques de l’artiste qu’il collectionne.
Jusqu’à l’arrivée du CD, c’était, à première vue, relativement simple. Il s’agissait d’avoir dans sa collection l’ensemble des 33 tours, y compris les best-of, bien sûr (facile !) et des 45 tours (plus compliqué mais toujours faisable). Mais un même disque a été selon le pays, publié sous différents labels, voir avec des pochettes différentes. Dans les années 60, par exemple, chaque pays éditait sur son label national. Pour corser encore l’aventure, certaines maisons de disques (Les premiers Beatles aux Etats Unis par exemple) ont publié des disques avec des contenus qui ne sont pas les mêmes que ceux du pays d’origine. La France, notamment, éditait sur son label Odéon, de magnifiques EP (45 tours 4 titres) des Beatles sans équivalent en Grande Bretagne. Bref, c’était l’anarchie.
Dès lors, si on se veut complétiste au sens large, on part sur un budget colossal et un emploi du temps bien chargé pour rechercher et acheter les pièces. Et disposer d’un grand manoir pour stocker sa collection. Idéalement, il faut être rentier ! A la lecture des ouvrages de François Plassat sur les Beatles ou sur Paul McCartney, on peut raisonnablement imaginer que l’auteur est un collectionneur acharné qui mérite l’appellation de « complétiste ».
J’ai vu il y a quelques années un site dédié à l’album « Help ! » des Beatles. Toutes les versions du monde entier y étaient déclinées, des 33 tours aux 45 tours.
Fin des années 70', arriveront les Maxi 45 tours, sans oublier les versions en cassettes, diffusées depuis bien plus longtemps déjà. Ha oui, il y a eu aussi les cartouches 8 pistes et les bandes magnétiques…
Dans les années 80, c'est le CD qui révolutionne l'industrie du disque. Le vinyle est rignard et il faut tout racheter en CD. Temps bénis pour les disquaires !
En général le complétiste s’intéresse à tous les formats, et toutes les éditions des différents pays. Et si possible en pressage original !
Depuis la crise du disque, les maisons de disques ont bien identifié le collectionneur et ciblé pour lui des objets de convoitise auquel il ne pourra que succomber. Les coffrets Deluxe, voir Super Deluxe, aux prix exorbitants, mais si séduisants, accompagnent chaque réédition d’albums plus ou moins indispensables ou toute sortie du nouvel disque d’un artiste à fort potentiel commercial.
Prenons le dernier Deep Purple, Whoosh, dont j’ai parlé récemment. Il se décline, selon Discogs, en 23 versions différentes, allant du simple CD au coffret contenant le tout : 2 LP, le CD, le DVD du concert du groupe au Hellfest 2017, des 45 tours en couleurs… De bien beaux objets auxquels un collectionneur sérieux, même s’il n’est pas complétiste peinera à résister…
Le Disquaire Day propose également des éditions limitées, voire numérotées, en version mono, ou en vinyle couleur….
Bref, le marché s’est retreint en termes d’acheteurs mais l’offre s’est considérablement développée, en particulier sur les artistes vendeurs et fortement collectionnés.
Pour ma part, même si ça fait rêver, je n’ai jamais été complétiste. Mon complétisme à moi est très modeste : il y a une poignée d’artistes dont j’ai tous les albums mais en un seul exemplaire (OK, j’ai quand même 3 versions de Sgt Peppers Lonely Hearts Club Band, dont une belle édition mono, mais à part quelques exceptions spéciales, ça s’arrête là). Même si j’aime l’objet, l’écoute est ma priorité.
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