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6 août 2024 2 06 /08 /août /2024 14:17

Editions MAÏA

Collection Témoins

Dessin de couverture : Florence Cestac

Format : 21.4 X 13.5

448 pages

Pour ceux qui ne connaissent pas François Bréant, il s’agit d’un musicien incontournable de la chanson française et  de bien d'autres genres également. En effet, on ne saurait résumer sa carrière à la période où il accompagna Bernard Lavilliers tant notre homme a sévit dans bien d'autres domaines...

Dans l’Arrangeur Arrangé, François Bréant raconte ses débuts difficiles, l’ascension de Bernard Lavilliers à laquelle il participa, son travail d’arrangeur, de musicien de films, de production de musiques africaines et j'en passe. Publié dans un premier sous forme de chroniques sur Facebook, les voici réunies dans ce recueil.

Ce qui fait la qualité d’une autobiographie, c’est la sincérité de son auteur, c’est trouver le juste milieu entre humilité et auto-satisfaction et le tout avec le talent du conteur. Tous ces éléments sont réunis dans l’arrangeur arrangé, avec en plus une certaine auto-dérision, car on rigole de bon cœur à l’évocation des galères et anecdotes qui n’ont pas manqué dans la vie de cet artiste, jamais lassé de son métier et toujours les oreilles grandes ouvertes au monde.

Régulièrement, au fil des pages, l'auteur nous invite, grâce à un flash code, à écouter la musique dont parle le chapitre, permettant ainsi de se mettre dans les oreilles la BO du livre. Bien vu !

Morceaux choisis :

Page 45 : « Allez trouver un exorciste à Tokyo un samedi soir, je vous souhaite bien du plaisir. C’est comme trouver une fabrique d’hosties à Tel-avis, ce n’est pas gagné. »

Page 100 : « Il y a tellement de réverbération dans cette salle des fêtes, qu’en arrivant, résonnent encore les dernières mesures du groupe du samedi d’avant. (je sais, j’exagère, mais pas tant que ça…).

Page 101 : « Il commence à massacrer un pot-pourri de classiques à l’accordéon. Moi qui m’étais toujours interrogé sur l’origine du mot pot-pourri, maintenant je sais »

L’ARRANGEUR ARRANGE de François Bréant (2023)
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7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 11:32

Voilà un chanteur que j’avais perdu de vue depuis bien longtemps.

L’annonce d’un concert à Saint-Brieuc a ravivé de vieux souvenirs musicaux datant du début des années 80, jusqu’à « Soleil Cherche Futur ».

 Pout me « préparer » au concert, j’avais jeté une oreille sur « Géographie du vide », son dernier opus (de 2021) que j’ai trouvé très réussi.

L’Hermione est une salle que j’aime bien. Une taille idéale avec une jauge de 1200 spectateurs assis, une acoustique impeccable, sièges confortables... On s’y sent bien.

La tournée « Replugged », donc avec un orchestre électrique, ce qui me va très bien, a débutée il y a plus d’un an, avec une tournée des Zénith de France, est bien rodée.

Des les premières notes, je comprends immédiatement que c’est parti pour me plaire. Et de fait, j’assiste à un concert idéal (selon moi) pour un chanteur ayant derrière lui une longue carrière (son premier disque date de 1978 !). A savoir un mix entre nouvelles chansons et anciennes, le tout sur de nouveaux arrangements rock mais sans dénaturer les versions originales. C’est efficace, vif et intelligent. Les musiciens, parmi lesquels son fils Lucas, sont excellents et constituent un magnifique écrin au service du chanteur.

La voix de HF Thiéfaine est intacte. L’homme n’en fait pas des caisses, est économe de ses gestes et de ses commentaires entre les chansons (ce n’est certes pas Lavilliers, que j’aime bien aussi).

Un généreux rappel de 5 titres dont l’hymne « la fille du coupeur de joints » vient clore cette superbe soirée.

En un mot : la classe !  

Hubert-Felix THIEFAINE à Saint-Brieuc le 19 avril 2024
Hubert-Felix THIEFAINE à Saint-Brieuc le 19 avril 2024
Hubert-Felix THIEFAINE à Saint-Brieuc le 19 avril 2024
Hubert-Felix THIEFAINE à Saint-Brieuc le 19 avril 2024
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11 mai 2022 3 11 /05 /mai /2022 13:44

EP 1962 réédition de 2009

Philips / Mercury / Universal. Réf. 432.771 BE

Extrait de l’album sobrement intitulé « N°4 » paru en 1962

Crédits

Alain Goraguer et son orchestre

Titres :

  • Face 1 :
    • Les Goémons
    • Black Trombone
  • Face 2 :
    • Quand tu t’y mets
    • Baudelaire

Même si ça ne satisfera pas le collectionneur qui ne jurera que par l’édition originale de 1962, malheureusement hors de prix car rare, cette édition de 2009 en fac-similé est assez bienvenue et satisfera les amateurs moins exigeants, comme moi. 

En 1962, nous sommes encore à une époque où Gainsbourg, chanteur rive gauche, reste confidentiel. Il est plus connu pour ses compositions pour d’autres artistes (notamment Juliette Gréco et sa « Javanaise »). Ce qui explique sans doute un tirage modeste de ses premiers enregistrements.

Il me semble cependant que mon oncle René possédait – et possède peut-être encore – ce 45 tours que j’écoutais lorsqu’il laissait sa collection à ma disposition (il avait tort, je n’étais pas vraiment soigneux…).

« Les Goémons », qui ouvre cet EP ne m’a jamais vraiment passionné. Sans doute trop subtil à mes oreilles. C’est surtout et assez exclusivement j’en conviens « Black Trombone » qui retient mon enthousiasme. Cette introduction au trombone justement, sur un rythme jazz et un air mélancolique. A chaque nouveau couplet, l’orchestration s’enrichi d’une section de cuivre de plus en plus présente. Comme le dit Thomas Gunzig sur France inter, un mélange de légèreté et de gravité, d’ennui et de plaisir. Ca me fait penser aussi aux ambiances des films noirs… 

La face 2 démarre avec « Quand tu t’y mets », un règlement de compte, comme souvent chez Gainsbourg, cynique et désabusé. Vient ensuite la mise en musique d’un poème de Charles Baudelaire, « le Serpent qui danse », extrait des Fleurs du Mal. J’avoue que je n’avais pas prêté grande attention au texte de cette chanson toute en langueur, mais pas inoubliable à mon goût. C’est en rédigeant ces quelques lignes que j’ai relu le poème et que toute sa beauté m’est enfin apparue….

Verso

Verso

Face A

Face A

Face B

Face B

Une vidéo d'époque nous montre, sans surprise, un Gainsbourg très... austère.

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9 mai 2022 1 09 /05 /mai /2022 12:53

CD et Vinyle LP sorti le 4 mars 2022

Music From the Masses MFMT12 / Distribution PIAS

Album précédent : Bonheur ou Tristesse

Crédits

Joué, enregistré et mixé par Victor Gobbé

Chœurs additionnels par Blanche Leblond

Masterisé par Paul Gold

Titres :

  • Entre Toi et Moi
  • Tes Yeux
  • On Ne Saura Jamais Vraiment
  • Entre Moi et Toi
  • La Raison
  • T’Ai-Je Dégoûté De Moi
  • Encore Une Fois
  • Arbre
  • Est-ce Ma Faute.

 

Le précédent album, Bonheur ou Tristesse, avait introduit des titres chantés en français dans le répertoire du musicien breton (précision : auparavant, il ne chantais pas en breton, mais en anglais !). Cette fois, l’album entier se compose de chansons en français. Alors, oui, ça peut dérouter car le changement de langue modifie également notre rapport avec la voix. Mais, après le premier contact, le charme s’insinue peu à peu pour nous envouter complètement.

 

François Gorin, l’éminent rock critic de Télérama, a écrit une superbe critique de l'album à lire ci-dessous, paru dans le Télérama n°3764 du mercredi 2 mars 2022 (avec Juliette Armanet en couverture).

LESNEU - Ce qui ne vient jamais vraiment (2022)

Attaquons nous à présent aux visuels des versions CD et vinyle. 

Le recto et le verso sont identiques (voir ci-dessus), évidemment à des échelles différentes...

L'intérieur du CD.

L'intérieur du CD.

Le CD lui-même.

Le CD lui-même.

Intérieur de la sous pochette

Intérieur de la sous pochette

Verso de la sous pochette, avec les paroles (absentes sur le CD).

Verso de la sous pochette, avec les paroles (absentes sur le CD).

Macaron du vinyle - face A

Macaron du vinyle - face A

Macaron du vinyle - face B

Macaron du vinyle - face B

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27 avril 2022 3 27 /04 /avril /2022 10:59

EP PHILIPS sorti en 1967

Réf. : 437.330 BE

Face 1 :

  • Ô Toulouse

Face 2 :

  • Je crois
  • Annie couche-toi là
  • Sans doute la plus belle chanson d’amour à la ville de son enfance. Tout est beau dans Toulouse, le texte, la musique et l’arrangement pour orchestre signé Christian Chevallier.

Néanmoins, je n’avais jamais prêté une oreille attentive à cette chanson, jusqu’à ce que je l’entende jouer par l’orchestre de la flotte de Brest il y a fort longtemps. Pour le coup, on était vraiment loin des marches militaires.

La puissance du morceau m’avait alors vraiment ému. On a su depuis qu’à la base, la chanson était plutôt très dure sur la vite natale du chanteur, dont l’enfance ne fut pas spécialement heureuse, on peu remercier son épouse (de l’époque) de lui avoir dit qu’il ne pouvait pas chanter ça et de lui prier de revoir sa copie.

Le 45 tours est à la 83ème place du classement réalisé pour le Hors-série du Nouvel Observateur : «  40 ans de 45 tours de France » (janvier 1991).

Après le tabac réalisé par Cécile en 1963, Nougaro, artiste de scène plus que de singles, connaît une période de vaches maigres jusqu’à son fulgurant retour lors d’un Musicorama en 1969. Pourtant, bon nombre des chansons qu’il enregistra pendant cette période « marginale » (Armstrong, Paris Mai, et bien sûr Ô Toulouse) sont devenues de véritables standards de son répertoire.

Le Carillon des Minimes m’a soufflé la mélodie… » se souvient Nougaro, surpris de retrouver Toulouse classée, comme l’avait étonné son succès en 1967. « Elle n’était pas dans la veine de ce qui marchait à l’époque, et si cela n’avait été pour Gérard Klein, qui s’en est épris et s’en est fait le chantre sur France Inter, elle n’aurait pas fait de percée. Depuis, Ajoute-t-il, le public la demande partout, cette chanson qui aurait dû rester toulousaine.

Pour ce bâtard du jazz et de la java, ce gourmet des mots, orfèvre du phrasé, auteur-compositeur méticuleux et luxuriant, pour ce guerrier de la langue française armé de swing jusqu’aux dents, il n’y a pas à tortiller : ce qui vaut sa place unique à Toulouse, c’est sa beauté et son pouvoir évocateur de la ville maternelle, des racines. « Un thème profond dans ce XXème siècle au bord du chaos », propose comme explication du succès de Toulouse ce fils de ténor à la carrière injustement heurtée. « Sans oublier les arrangements sophistiqués de Christian Chevallier », se hâte-t-il d’ajouter.

Oui, mais alors, il faut citer dans les raisons qui en font l’un des meilleurs titres français sortis sur petite galette noire la voix déjà torrentielle et prête à la castagne d’un Nougaro chanteur d’un blues et compositeur d’un jazz complètement originaux et complètement français. Et reconnaître sa place au poète, surréaliste et lyrique, portant sur le papier le chant des mots de Toulouse qui est un chant à lui seul.

Lionel Rotcage

Verso de la pochette

Verso de la pochette

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11 mars 2022 5 11 /03 /mars /2022 15:59

Editions Albin Michel

Collection Rock&Folk

Photo de couverture : P. Terrasson

Format : 28.4 X 20.7

127 pages

Mon exemplaire : Je pense qu’il s’agit de l’édition originale.

Je viens de lire cet ouvrage sur Jacques Higelin signé de deux prestigieuses plumes de l’âge d’or de Rock&Folk, Jean-Marie LEDUC et Jacques VASSAL.

Il faut certainement prendre en compte le décalage temporel lorsque l’on lit un ouvrage écrit il y a 37 ans… Mais quand même j’en attendais beaucoup, beaucoup plus.

4 chapitres découpent le livre :

  • D’une scène à l’autre, nous dépeint l’artiste et son rapport à la scène, au public en se référant en particulier à ses récents concerts « Jacques, Joseph, Victor Dort » ou encore au Casino de Paris.
  • Famille d’albums, La discographie détaillée des premiers enregistrements Canetti à Aïe.
  • L’enfance de l’art, Enfin des éléments biographiques
  • Paris-New York, New-York Paris, En fait les deux dernières pages écrites en très gros caractères pour ajouter un témoignage de Claude Dejacques, qui l’a produit et une anecdote assez sympa.

Au final, on reste sur sa faim. Les auteurs sont plus dans leur propre appréciation que dans le factuel. De temps à autre on glane quelques noms de musiciens qui l’accompagnent mais personnellement j’aurais préféré une liste plus complète des différentes formations qui ont accompagné le chanteur.

L’album regorge de photos, souvent des mêmes séances, des mêmes scènes et à mon sens redondantes et surtout la maquette est vraiment vilaine (Atelier Didier Thimonier).

En revanche, les témoignages de Laurent Thibaut (ingénieur et producteur à Hérouville) et de Pierre Barrouh (créateur de la maison de disques Saravah) sont passionnants et riches d’anecdotes savoureuses.

30 ans plus tard, en 2015, paraitra une (auto) biographie signée en collaboration avec Valérie Lehoux sous le titre emprunté à une de ses chansons « Je ne vis pas ma vie, je la rêve » deviendra l’ouvrage de référence sur notre baladin du rock.

JACQUES HIGELIN par Jean-Marie LEDUC et Jacques VASSAL (1985)

LA COLLECTION ROCK&FOLK en 1985.

Elle est toujours dirigée par Jacques VASSAL et s’est enrichie d’ouvrages sur des artistes plus récents (Dire Straits, Michael Jackson…) sans délaisser les premiers titres toujours présents au catalogue.

 

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6 novembre 2019 3 06 /11 /novembre /2019 12:29

On poursuit avec encore un album de duos. C’est une recette qui marche bien ces temps ci. Recette financière ou recette artistique pour masquer une panne d’inspiration ? Ou encore passer un moment sympa entre pote en studio ? Comme dans tous les albums de duos, il y a à boire et à manger….

Bon, j’ai pas reconnu beaucoup d’invités à l’exception des voix inimitables d’Etienne Daho et de Eddy Mitchell. Sur « Un peu menteur » Je jurerais entendre Daniel Darc, sauf qu’il est mort en 2013…  Avant de publier ce post, je vérifie : il s’agit en fait de Raphaël…  N’empêche que…

Une sorte de best-of à la sauce électro-rock, genre qu’à adopté le « beau bizarre » depuis longtemps. Pas sûr que ce soit vraiment indispensable mais c'est sympa quand même. 

PS : la pochette me laisse perplexe : il dort ou il boude, Christophe ? Quel poseur, quand même !

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19 février 2019 2 19 /02 /février /2019 17:20

Café de la Danse.

 

Ramon Pipin ne le sait pas mais c’est un de mes vieux amis. C’est Louis qui me l’a présenté, à moi et aux autres copains musiciens. Et nous passions des soirées entières à nous délecter des dernières émanations d’Odeurs sur vinyles, émerveillés autant par l'humour iconoclaste des textes que par la virtuosité des musiciens et la pertinence des arrangements. Nous étions fans et Odeurs était l’inspiration principale de nos tentatives musicales. C’était au début des années 80.

Nous avons grandis et vieillis. Certains même ne sont plus là. Mais, lorsque l’on a eu un jour « le mauvais goût dans la bouche », aucun Eludril ne peut y remédier. Et il reste toujours en nous quelque chose de « Ma Fils Tennesy ».

Dire que je n’ai rien raté de Ramon Pipin depuis serait mentir. Mais lui-même a-t-il tout réussi ? En tous cas, ses disques n’étaient jamais bien loin et un bon remède à la morosité.

On ne va pas la faire trop longue alors j’arrive de suite à l’album « Comment éclairer votre intérieur » sorti en 2016 par souscription participative. Un magnifique album de bout en bout que j’écoutais inlassablement et qui bien entendu profita à tout le monde à la maison, y compris mon petit bonhomme qui me surpris bien vite en étant capable de chanter l’intégralité de l’album. Oui, je confesse que toutes les paroles n’étaient pas vraiment adaptées à ses jeunes oreilles mais, à son âge, l’interprétation n’est pas la même. L’écoute se limite au premier degré avec un sens de la synthèse que je n’ai pas. Ainsi, par exemple, « Bernadette se marie » devient pour lui une belle fête mais c’est quand même triste que le mari ait oublié de venir à cause de sa maladie. « Nous sommes tous frères » est un hymne à la fraternité, drôle et plein d’espoir à la fois.

Aussi lorsque j’annonçai à la famille l’imminence d’un concert de Ramon Pipin, l’évidence s’imposa : « "il faut y aller papa ! » Je n’eus pas le temps de répondre que la maman avait déjà acheté les billets.

Premier concert pour le petit dernier, ce n’est pas rien ! Non, Ramon Pipin n’est pas un chanteur pour enfant, loin de là. Certains le considèrent comme le Frank Zappa français. C’est un peu vrai : peu de musiciens savent à la fois manier aussi savamment l’humour des textes et l’exigence musicale. Tout cela bien sûr avec une apparente désinvolture. C’est un peu faux aussi car musicalement, je ne vois pas le rapport : pas assez de Doo Wap chez Ramon Pipin !

Les Excellents en tenue d'apparat : (photo de Thierry Joubaud chipée sur Facebook)

Bref ! Nous voilà tout les deux au Café de la Danse à l’heure tapante. Et on à raison, car le Ramon, il rigole pas avec les horaires. 8 heures c’est pas 8 heures et 1 minute ! Allez, un petit quart d’heure des Excellents. Joyeux trio en tenues écarlates qui s’accompagne au ukulélé en « massacrant avec talent les chef-d’œuvres du rock » Par exemple, « My Sweet Lord » devient « mon Sweat Shirt », un hymne d’amour composé par John Lennon précisera Camille Saféri, doctement corrigé par Ramon Pipin : « non :  Paul McCartney ».C’est tordant et on regrette d’en avoir si peu. Sans la moindre transition, le Ramon Pipin Band s’installe et envoie un « De Quoi ? » (Rare titre rescapé d’Odeurs)  très en place qui met tout de suite la barre bien haut.

 

Superbe formation derrière Ramon Pipin : 3 guitares, 1 basse, 2 choristes, 2 claviers, 1 batteur (qui n’aime pas Robert Wyatt mais qui joue bien quand même) et Clarabelle au chant.

Le répertoire est essentiellement composé des deux derniers albums. Et ça, je dis quand même chapeau. Car les artistes ayant une carrière aussi riche et longue que celle de Ramon Pipin nous servent un répertoire datant d’une époque glorieuse mais ancienne de plusieurs décennies… Pour la plus grande satisfaction des fans. Avec Pipin, aucun titre d’Au Bonheur des Dames, quasi rien d’Odeurs. Rien que du récent ! Et c’est que du bonheur. Pas de facilité et même un petit accro sur un titre du dernier album dont il s’excusera avec sourire « C’était un peu dur ! ». 

Petit entracte pour se rafraichir et c’est reparti, avec les mêmes plus le quatuor Psoriasis emmené par Anne Gravoin au violon. C’est donc une quinzaine de musiciens qui accompagne notre homme, avec cohésion et énergie. Je suis un peu surpris que lui-même n’ait pas touché à une guitare de tout le concert. Ça fait tout drôle car l’homme est aussi connu comme (très bon) guitariste. J’espère que ce ne sera pas pareil pour le prochain concert d’Éric Clapton !

Les titres du dernier album sont du meilleur cru « L’Homme du Picardie », « Viandox », « Popote Park » et un « Mon arbre génialogique » particulièrement réjouissant, dans un style très soul avec des chœurs qui donnent la réplique à notre « Génial Ramon Pipin » !

On arrive vers la fin, mon petit bonhomme à côté de moi est ravi : « Nous sommes tous frères » met la salle debout et donne de la voix et de la bonne humeur pour chanter en chœur. Un chouette moment !

J’ai plaisir à entendre Clarabelle chanter « Que c’est bon ! ».

Pas de rappel, hélas, (j’aurais bien aimé un « Youpi la France ») mais une invitation à prolonger la soirée à côté.

Pour nous, une excellente soirée : une musique pêchue et subtile en même temps. Un groupe super en place. Un son d’enfer et bien sûr de l’humour autant dans les textes des chansons que dans les présentations. L’occasion de découvrir le dernier album dans des conditions idéales ! A l’année prochaine ?

 

Grosse ovation !

Grosse ovation !

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8 mars 2018 4 08 /03 /mars /2018 17:35

La Carène, le 3 mars 2018

1ère partie : Ricky Hollywood

Disons-le franco : le premier album de Juliette Armanet m’avait enthousiasmé au point que j’en avais fait mon disque préféré de l’année 2017. Du coup, Sylvie ne pensait pas trop se tromper en m’offrant cette place de concert. Et elle avait raison !

Deuxième concert Brestois de l’année, mais bien différent. Si le mois dernier le public était composé majoritairement de retraités nostalgiques, cette fois c’était bien un public relativement jeune qui faisait la queue dans le froid en attendant l’ouverture des portes de la salle.

C’est mon premier concert à la Carène. C’est une belle salle que j’imaginais plus grande au regard du long bâtiment extérieur. En fait, un spacieux hall d’accueil occupe un bel espace.

20 h 30. La première partie. Bon, en général, la première partie c’est un truc qu’il faut se taper patiemment, pas le choix. Et puis, c’est quoi ce nom « Ricky Hollywood » ? Franchement ? Encore un petit rigolo de service.

Mais non, pour une fois, la première partie s’avère intéressante et semble trouver l’adhésion du public. Derrière ses machines, Ricky Hollywood danse et chante des paroles souvent assez amusantes. La musique est plutôt agréable aux oreilles. Il s’offre même le luxe de faire monter sur scène une certaine Clara qui va ainsi profiter d’un moment de gloire, le temps d’une chanson.  Finalement Ricky Hollywood nous aura fait passer un très agréable moment qu’il conclue par « L’Amour Peut-être ». J’ai trouvé une certaine parenté avec Bertrand Burgalat. Je fus tout de même surpris de découvrir son nom sur l’album de Ricky Hollywood (que j’ai acheté à la sortie du concert) en qualité de duettiste sur la chanson que je viens de citer.

Une dizaine de minutes plus tard, le groupe de la chanteuse, dont le batteur n’est autre que Ricky Hollywood, redevenu Stephane Bellity, son nom à l’état civil. Une belle intro qui monte en tension, puis voici Juliette Armanet qui arrive en courant avec une énergie qui annonce bien ce qui nous attend. Elle s’installe au piano et déclare :  « J’annonce tout de suite la couleur : j’ai 34 ans dans une heure ! ».

Le concert est parfait : la musique est bien en place, les arrangements subtils et millimétrés, taillés pour la scène. Juliette Armanet ne ménage pas sa voix et son corps, dans sa tunique noire pailletée. Et en plus elle est simple et rigolote. Dans les morceaux les plus rythmés – et il y en a plusieurs – elle exécute des mouvements de danse avec nervosité et entrain. Ça remue ! Ce petit bout de femme ne semble pas s’épuiser.

Bien sûr, un Alexandre vient s’installer auprès d’elle sur le tabouret le temps de lui susurrer avec langueur la chanson du même nom.

Le public ne manquera pas de lui chanter un « Joyeux anniversaire » tout comme son groupe un peu plus tard.

Au bout d’une heure, c’est déjà – presque la fin. Ben oui, elle n’a encore qu’un seul album à défendre… Elle revient vite sur scène pour deux titres dont une reprise de Daft Punk très sensuel « Je te sens venir ». Charmante « petite amie » (titre de son album)…

Juliette ARMANET à BREST
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16 février 2018 5 16 /02 /février /2018 16:48

 

6 FEVRIER 2018

BREST ARENA

Oui, je suis allé voir Michel Sardou. Ceux qui me connaissent bien auront peut-être du mal à y croire ou bien m’accuseront de droitisation radicale. Alors cette petite note n’est pas un mot d’excuses – Après tout je fais ce que je veux, non ? mais une petite explication s’impose.

Il y a 40 ans, Michel Sardou était sans doute le dernier artiste que j’aurais été voir en concert. L’auteur de « Je suis pour » (alors que je suis contre) et de combien de chansons franchouillardes (J’habite en France) voire déjà ringardes « le rire du sergent »), alors que moi j’allais plutôt applaudir Lavilliers ou Higelin… Pour resituer l’époque, on était aussi Beatles ou Rolling Stones, mais pas les deux. Bref, on était volontiers sectaires et bienpensants… à notre manière, même si on pensait que les sectaires, c’étaient les autres bien sûr.

Je ne sais pourquoi, aujourd’hui, soit c’est lui qui a changé, soit c’est moi. Peut-être que la vérité est entre les deux. Une chose est sûre, c’est qu’on ne peut ignorer le prodigieux répertoire du chanteur qui, pendant toutes ces décennies nous a été imposé sur les chaines de télévision, chez Guy Lux, les Carpentier, Drucker etc. tandis que les émissions de rock étaient quasi inexistantes. Alors, peut-être suis-je victime du syndrome de Stockholm, mais ces mélodies se sont inscrites dans notre ADN : La maladie d’Amour, Je vais t’aimer, la java de Broadway, Le France, En chantant, les Lacs du Connemara…

Et encore un truc, quand même : ce type là ne pratique pas la langue de bois. Quand il a quelque chose à dire, il y va franco, que ça passe ou que ça casse… Et par les temps qui courent, c’est rare et ça ne fait pas de mal, même si, encore une fois, on n’est pas obligé d’adhérer.

Le concert ? Epatant ! D’abord un orchestre comme on n’en voit plus ! une grosse section de cordes, des cuivres, des chœurs… ils sont quasi une bonne trentaine sur scène et ça envoie grave ! Bien sûr Sardou n’est plus un jeune premier (mais ce n’est pas une surprise), la voix a baissé d’un ton mais est toujours là, inimitable. Le souffle un peu court (curieusement, cela s’entend surtout quand il parle) mais pour le reste, Sardou assure le show et ne se moque pas du public. Bon, il ne peut s’empêcher de lui envoyer quelques vannes : « Je vais pas vous faire plaisir : je vais vous chanter une nouvelle chanson ! Oh, ne faites pas semblant, je vous connais, vous n’aimez pas les nouvelles chansons, enfin, pas tout de suite. Après, oui, vous les aimez, mais vous n’écoutez pas ! ». Une petite dose de cynisme mais bon enfant, quelques commentaires toujours teintés d’humour et d’anecdotes… et surtout une grosse émotion lorsqu’il annonce que c’est sa « dernière danse » et qu’après d’ultimes saluts, il quitte la scène, un peu fatigué, tandis que l’orchestre prolonge le refrain du Lac de Connemara. Entre temps, il aura relevé les compteurs auprès d’un public fidèle, qui connait chaque refrain par cœur, en osmose, savourant une dernière fois le plaisir de cette communion avec leur chanteur populaire.

 

PS : Je savais bien que j’avais oublié quelque chose : J’avoue avoir un faible pour une strophe du France, chère à mon cœur : « Le cul tourné à Saint-Nazaire, pays breton où je suis né ». Preuve flagrante que, pour l’artiste, le département de la Loire-Atlantique, ne peut qu’appartenir à la Bretagne !

 

Michel SARDOU à BREST
Michel SARDOU à BREST
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Présentation

  • : Mes disques à moi !
  • : Un petit tour nonchalant dans ma collection de disques. Au hasard, vous trouverez le meilleur (surtout) comme le pire (un peu, pour rigoler) ! je les revendique tous ! j'aime aussi regarder ce qui s'était écrit à l'époque dans les magazines musicaux et particulièrement Rock&Folk, que je remercie au passage de ne pas m'avoir encore trainé en justice pour avoir chipé le titre d'une célèbre chronique de la revue. Philippe
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