Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 mai 2018 3 30 /05 /mai /2018 16:45

Il est notoire que les rock-critiques des années 70 ont eu la dent dure envers Paul McCartney. François Ducray, qui se charge de la critique de l’album n’échappe pas à la règle. Le journaliste doute beaucoup des compositions mais reconnait tout de même un certain charme à la voix de l’ex Beatles.

ROCK&FOLK N°120 – Janvier 1977.

 

Triple album en public : L'intégralité d'un concert de Wings. Vous avez compris master Paul ne se refuse rien et surtout ne manque pas de présenter aux familles un copieux souvenir des shows du printemps, ces shows qui furent tellement extasiés que rares et timorés étaient les gens peut-être pas tout à fait comblés. D'ailleurs, si l'occasion leur est idéalement fournie, là, dans cet énorme gâteau, ils auront beau râler et critiquer et déplorer et regretter, le Père Noël n’y prendra garde et Paul pourra sourire de son sourire de roi heureux.

Ses premières syllabes en écho sur « Venus & mars » éclate avec tellement de majesté justement que de toute façon, l'affaire est emportée sans condition. Mais à vaincre sans péril on triomphe sans gloire, Paul devrait méditer là-dessus. Quoi ? Presque tous des 3 derniers albums, et presque intégralement les mêmes notes qu’en studio ? Plus un inédit (« Soiley »), deux simples « Live and let die » et « Hi, Hi, Hi »,  un Moody « Go now », Un Paul Simon « Richard Corey »,  « maybe I'm amazed » et 5 Beatles (?).

Enfin deux heures du Rock show le plus insensé du monde. Parce qu'on est obligé d'y repenser :McCartney peut bien écrire n'importe quoi : du moment qu'il le chante tout le monde est content. Et sans sa voix, ses compositions bien souvent seraient n'importe quoi. Paul ne nous ne fait pas au bluff, mais au charme, le sien. Incommensurable, tant pis. Et je me demande à quoi les reprises des Beatles peuvent bien correspondre : À notre plaisir, pour ne pas décevoir les fans ? Ou un hommage tendre au passé ? Ou à son propre plaisir ? En tout cas, ce n'est pas à l'écoute de « Lady Madonna » qu'on serait y répondre. En solo ou en groupe il chante et joue tous dans la même foulée, éloquente et superbe, mais assez froide et distante. À l'exception de « I’ve Just Seen A Face » qui de toute manière, par lui, ne peut être qu'une merveille.

Hormis ces considérations subjectives, Wings est un groupe solide grâce surtout à Denny Laine, dont la guitare invente et jouit perpétuellement, grace un peu au savoir-faire mutilé de McCulloch, grâce aussi au drumming hard de Joe English, qui se plante parfois mais garde bien son beat lourd. Évidemment, Wings vole plus près de Las Vegas que de Liverpool, évidemment la basse grimpe et descend les gammes et les anges en plus fort que tout le reste, mais évidemment la voix règne, et c'est bien tout ce qu'on demande- la faute à Paul-  à un disque de Wings.

Quant à l'utilité d'un tel paquet, parlez-en plutôt à votre grand-mère, peut-être est-elle sensible autant que vous aux cris et aux murmures saumâtres de sa majesté. Une remarque quand même : Les morceaux des Beatles sont signés à l'envers… Comme le temps passe…

François Ducray.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Mes disques à moi !
  • : Un petit tour nonchalant dans ma collection de disques. Au hasard, vous trouverez le meilleur (surtout) comme le pire (un peu, pour rigoler) ! je les revendique tous ! j'aime aussi regarder ce qui s'était écrit à l'époque dans les magazines musicaux et particulièrement Rock&Folk, que je remercie au passage de ne pas m'avoir encore trainé en justice pour avoir chipé le titre d'une célèbre chronique de la revue. Philippe
  • Contact

Recherche