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29 mai 2018 2 29 /05 /mai /2018 11:34

 

Lire la présentation générale (1ère partie)

Lire la critique d'époque de rock&Folk (3ème partie)

Il fallait bien un triple album pour célébrer le triomphe du groupe de Paul McCartney à travers le monde en 1976.

Je me souviens bien de mon achat de ce disque, à la Boite à Musique de Quimper, rue René Madec. Ça représentait un gros investissement, j’avais dû y laisser l’intégralité de mon argent de poche. Mais ça valait la peine car j’avais entre les mains un gros et beau gâteau, qui allait combler mon féroce appétit, et Dieu sait si à cette époque de pleine croissance ce n’est pas l’excès de sucre, de crème chantilly qui allait me rebuter. Allez, comme Obélix devant un gros sanglier rôti (il faut que j’arrête les métaphores gastronomiques…) j’étais bien déterminé à avaler d’une traite ces galettes vinyles, tel un golden retriever devant une gamelle de croquette !

Aujourd’hui comme hier, ce qui émane globalement de ce triple album c’est l’enthousiasme qui s’en dégage. Quelle énergie !  un groupe cohérent et bien huilé ! une section de cuivres bienvenue ! McCartney en pleine forme vocale et instrumentale ! On sent qu’il est prêt à en découvre et qu’il attend cette tournée avec impatience.

Face 1

Ça commence en souplesse et en acoustique par Venus and Mars qui, on le sait s’enchaîne sur Rock Show, comme sur l’album studio. Paul a 35 ans, il revient sérieusement sur scène avec un excellent groupe (oui, je parle des Wings) et une section de cuivres. Il donne tout et, magie inespérée, même quelques titres issus de ce qui semble une cathédrale sacrée, qui dis-je la chapelle Sixtine : le répertoire des Beatles. Mais n’anticipons pas ! Pour l’instant c’est bien des Wings qu’il s’agit. Allez, pour continuer l’échauffement, on passe sans transition sur un Jet bien senti !

L’avantage du Moog, tenu par Linda, c’est qu’on ne peut jouer qu’une seule note à la fois, ce qui devait sacrément l’arranger. C’était mon chapitre mauvaise langue, parce que non, je l’aimais bien, Linda, c’est pas comme cette Yoko Ono. Et puis, le mini Moog, il n’y avait pas que des brelles à s’en servir : Ecouter les albums de Chick Corea ou de Jan Hammer de la même époque pour vous faire une idée de ce qu’on peut tirer de ce clavier. Linda n’est pas Chick, je l’accorde… (ma mauvaise fois à ses limites).

La première face fait la part belle à Band On The Run (1973) et Venus and Mars (1974).  On poursuit avec Let Me Roll It, que Paul reprendra très souvent sur scène, puis Spirits of Ancient Egypt, que j’aime bien aussi, même si elle chantée par Denny Laine dont je n’apprécie que moyennement le chant. On termine cette première face par un Medicine Jar bien musclé, chanté par Jimmy McCulloch (un copain à l’époque (Erlé) était plié de rire rien qu’en lisant ce nom…). Le son de la basse Rickenbaker de Macca est impressionnant. Et ce n’est pas fini.

FACE 2

Maybe I’m Amazed, qui démarre cette face, est sans doute l’une des plus belles chansons de Paul. Une suite d’accord enchanteresse qu’il m’arrive de massacrer avec amour au piano. Cette version, à mon avis, est la meilleure de toutes celles enregistrées par son auteur. La voix cassée, éraillée, Paul habité, submergé par son message d’amour, tandis que Jimmy McCulloch livre un solo inspiré il faut aussi souligner la frappe du batteur Joe English, puissante et souple à la fois.

On plonge avec encore plus d’évidence dans la soul avec Call Me Back Again. J’ai peur de rapidement manquer de superlatifs pour qualifier cette version où les cuivres font merveilles tandis qu’encore une fois Jimmy McCulloch ponctue le titre de ses attaques incisives à la guitare. Dans le même registre que le titre précédent, le chanteur force sa voix jusqu’à la rupture, tel un Otis Redding torturé tandis que les choristes (dont Linda) susurrent un « call me back Again » bien sage comme pour ramener le forcené à plus de sérénité. Purée, que c’est bon !

Première reprise d’un titre des Beatles, Lady Madonna, est une parfaite transition. Le morceau est léger, Paul est toujours au piano et il y a certainement un enjeu de s’attaquer au répertoire sanctifié des Beatles. Mais, là encore, cette version force l’admiration.

J’ai toujours eu du mal avec The Long And Winding Road. La faute à la production ampoulée de Phil Spector. Alors certes, il n’y pas de chœurs et de violons, mais bref, c’est pas ma chanson préférée.

En revanche, avec Live And Let Die, c’est l’inverse. Je suis très fan. Je trouve très heureuse cette juxtaposition de thèmes. En revanche les violons, sans doute joués au Mellotron, ne sont pas du meilleur effet, et pourtant Dieu sait tout le bien que je pense du Mellotron (surtout quand c’est Robert Fripp qui l’utilise).

FACE 3

Le traditionnel set acoustique, composé de 6 chansons, occupe l’ensemble de la face. Après deux titres des Wings et une reprise de Paul Simon, chantée par Denny Laine, voilà que notre homme va enquiller trois titres des Beatles, du confidentiel I’ve Just seen A face au célébrissime Yesterday. Rien de transcendant, mais j’imagine la ferveur du public à l’époque…

FACE 4

Paul regagne son piano pour démarrer cette 4ème face avec You Gave Me The Answer, une chanson au parfum rétro et qui fait la part belle aux cuivres. Toujours au piano, mais au Fender Rhodes cette fois pour l’excellent Magneto And Titanium Man. Belle version où la guitare de Jimmy McCulloch excelle encore tandis que la voix de Macca, écorchée, est juste parfaite ! Hélas, voilà Go Now, vieux succès des Moddy Blues (1964) dont faisait partie Denny Laine à l’époque. C’est lui qui chante ici. Franchement ça n’est pas du niveau… Mais on y revient de suite dès que le maître nous envoie l’une de ses plus belles chansons d’amour : My Love. Les cuivres sont encore largement sollicités pour Listen to What the Man Said, l’un des « hits » (comme on disait à l’époque) extrait de « Venus And Mars ».

FACE 5

On arrive sur la dernière partie du concert. Si le précédent (disque) affichait une certaine sérénité, il est temps à présent, maintenant que tout le monde est bien échauffé, de se lâcher complètement. Ce n’est pas encore le cas avec Let ‘em in, qui n’en demeure pas moins très réussi.  Mais voilà que Paul enfile sa Rickenbaker et monte le potentiomètre à 10. Notre homme est bien décidé à marteler le suite au bon de ses quatre cordes. Pour ce faire, Silly Love Songs est parfait dans ce registre. Beware My Love, plus rock encore, fait monter les chaudières, même si le morceau en lui-même n’est pas le meilleur de ce que McCartney ait composé. Sur scène, ça le fait bien quand même.

FACE 6

On retrouve les ambiances soul mid tempo avec l’excellent Letting Go. Là encore, il y a la basse domine le reste. Quel son ! Très très belle version ! Le Band On The Run qui suit est enjoué avant un Hi Hi Hi très rock’n’roll.  Le dernier titre – dernier rappel sans doute – démarre comme si chaque musicien se cherchait. Ça sent l’impro (concept pourtant inexistant chez McCartney) jusqu’à que ce notre chanteur lance des « hooo yeah ! » qui donnent le feu vert aux riffs ciselés de McCulloch.  Un dernier titre qui enfonce le clou. On n’est pas loin du hard rock (oui, enfin, c’est quand même du McCartney…).

Voilà, c’est fini, comme disant un chanteur, guitariste français bien connu. Et c’était bon !

Sans dépenser un centime, vous pouvez écouter et voir tous ces titres sur You Tube et vous pourrez constater vous-même de l’excellence de cet album et partager mon enthousiasme intact quarante ans plus tard (Mon Dieu !!!).

présentation générale (1ère partie)

Critique d'époque de Rock&Folk (3ème partie)

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  • : Mes disques à moi !
  • : Un petit tour nonchalant dans ma collection de disques. Au hasard, vous trouverez le meilleur (surtout) comme le pire (un peu, pour rigoler) ! je les revendique tous ! j'aime aussi regarder ce qui s'était écrit à l'époque dans les magazines musicaux et particulièrement Rock&Folk, que je remercie au passage de ne pas m'avoir encore trainé en justice pour avoir chipé le titre d'une célèbre chronique de la revue. Philippe
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