Double LP
Warner Bros.
Réf. : 9362-49564-6
Made in E.U.
2011
Insert :
Monarchy Of Roses
Factory Of Faith
Brendan's Death Song
Annie Wants A Baby
Look Around
The Adventures Of Rain Dance Maggie
Did I Let You Know
Goodbye Hooray
Happiness Loves Company
Police Station
Even You Brutus ?
Meet Me at the Corner
Dance, Dance, Dance
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CRITIQUES
Rock&Folk n°529 - Octobre 2011
Par Briag Maruani
Avec le départ de John Frusciante, les fans pouvaient craindre le pire pour le groupe. Ils peuvent se rassurer, les Californiens sont toujours là et presque toujours aussi prévisibles. Ils n'ont pas entamé de révolution dans leur son, même si le nouveau guitariste, Josh Klinghoffer, apporte une fraîcheur qui faisait défaut sur les derniers disques. Josh a collaboré à de nombreuses reprises aux albums solo de Frusciante, et a un son assez proche de celui de son prédécesseur. La guitare n'est jamais chargée en distorsion et reste plutôt sobre, avec quelques curiosités comme une guitare slide à la Harrison sur un rythme post-punk ("The Adventures Of Rain Dance Maggie"). On sent un nouveau souffle dans le groupe sur certains titres comme "Annie Wants A Baby" dont la six-cordes et le mixage sont remarquables. On redécouvre les qualités légendaires de cette section rythmique sur "Goodbye Hooray" et "Ethiopia", où Flea et Chad jouent avec une maestria digne de la grande époque. Le groupe met un orteil dans des territoires moins connus avec des trompettes mariachi (le très fun "Did I Let You Know") ou des percussions caraïtes ("Dance, Dance, Dance" à la Talking Heads). Malheureusement, le quatuor n'ose pas pousser ses délires à fond et reste toujours un peu trop accessible et poli. Si "Factory Of Faith" surprend par ses harmonies étranges, "Happiness Loves Company" est le type de ballade dont le répertoire du groupe est déjà plein à craquer. "Even You Brutus ?" a un titre génial mais la chanson, malheureusement, l'est moins. On ne trouve plus de mélodie assez forte pour rivaliser avec les classiques du groupe, grâce auxquels il reste une machine à remplir les stades.
Rolling Stone n°35 - Septembre 2011
PAR XAVIER BONNET
IL y avait Beaucoup à craindre de ce dixième album studio. À craindre notamment qu'en quittant le groupe, fin 2009, John Frusciante ne soit parti avec les clés du camion et, surtout, avec le dernier grain de folie maison. De ce point de vue, l'm With You laisse davantage de questions en suspens qu'il n'apporte de réponses définitives. N'en reste pas moins que les Peppers nous servent ici un album riche et dense musicalement, où les fondamentaux sont respectés - la basse tour à tour virevoltante et ronronnante de Flea, le sens rythmique éprouvé de Chad Smith à la batterie, la voix d'Anthony Kiedis jonglant entre grooves et mélodies. Un album où les clins d'œil sont nombreux (connotations dance ici, virgules latino là, intro pop psychédélique et trame beatlesienne plus loin), et l'énergie souvent communicative, rappelant le cas échéant que les Red Hot n'ont jamais été aussi "juicy" que quand ils accélèrent la cadence. Quant au nouveau guitariste, Josh Klinghoffer, il ne ménage pas ses efforts et ses effets pour convaincre son monde que le titre de l'album lui va comme un gant. Quel que soit le chemin qu'emprunte sa guitare d'un titre à l'autre (une tonalité Andy Summers ici, une réminiscence George Harrison là, un virage plus metal l'instant suivant), celle-là vient danser, se lover, autour de la trame rythmique, avec l'obsession de rester au service de la chanson. À l'arrivée? On se laisse prendre au jeu, à défaut de crier au génie. Le tout sera de s'en contenter.