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23 novembre 2020 1 23 /11 /novembre /2020 17:42

1 DVD et 2 CD

Rounder Records / 2014

Gregg Allman est pour moi un des quatre ou cinq maîtres de l’orgue Hammond B3 dans le monde du rock (avec Jon Lord, Billy Preston et Seth Justman), c’est également un remarquable chanteur et le cofondateur des bien nommés Allman Brothers Band. Son frère Duane est vite entré dans la légende en se tuant dans un virage sur sa moto.

La vie de Gregg ne fut pas un long fleuve tranquille : déboire avec la justice, frasque avec sa femme Cher, addiction en tous genres et pour finir de sales soucis de santé. Mais en 2014, le bonhomme est encore là et, chose peu fréquente, honoré de son vivant pour ses chansons et sa voix, à l’occasion d’un concert d’anthologie qui eut lieu au mythique Fox Theatre d’Atlanta.

L’idée de ce genre d’initiative est de réunir sur scène le plus grand nombre de star et néanmoins amis (puisque l’événement s’intitule tout de même « All my friends ») et de reprendre les chansons de l’artiste. Mission accomplie avec la présence notable de grandes stars américaines mais dont la carrière en France n’a pas eu, loin s’en faut, le même impact. Qui connait, en France, à part quelques spécialistes peut-être, des Vince Gill, Martina McBride, Pat Monahan ou Eric Church ?

Les amateurs se souviennent tout de même de Sam Moore (Mais si, Sam & Dave, duo soul du label Stax) de Taj Mahal, Jackson Browne mais aussi du bon Dr John. Ok, ce ne sont pas des pointures internationalement reconnues mais suffisamment intéressantes pour pimenter le tout.

Le « All Star Band » c’est-à-dire le groupe qui va accompagner les artistes sur l’ensemble des prestations est dirigé par le bassiste Don Was mais c’est surtout la présence de Chuck Leavell qui capte mon attention. Car le pianiste est bien connu de nos services. Il a d’abord officié au sein des Allman Bros précité mais aussi parce qu’il fut le claviériste des Stones sur scène depuis 1982. Ce qui n’est pas rien !

J’ai acheté le CD et son DVD au moment de sa sortie, au cours de l'été 2014. Au départ, je me suis contenté de la musique, en particulier en voiture. J’avoue, j’ai trouvé ça plutôt inégal. Globalement bien mais sans plus. Ca démarre pourtant très très fort avec notre ami Warren Haynes sur un « Come and go blues » magnifiquement ciselé. « Si c’est comme ça tout du long… » me disais-je, gourmand. La suite n’est pas mal non plus, lorsque Derek Trucks le rejoint. Et ça va toujours avec l’arrivée de Susan Tedeschi au chant. Après ça devient assez convenu, rien n’émerge vraiment, à quelques exceptions près. Mais ça, c’était avant de voir le DVD.

Parce que avec l’image ça change tout, et en mieux.

Gregg Allman avec l'Allman Brothers Band

A première vue (c’est le cas de le dire), je ne sais pas trop dire pourquoi. Ensuite je me dis que tous ces sourires, tout ce bonheur de jouer ensemble se voit mieux qu’il ne s’entend. Et puis, il est quand même intéressant de savoir qui prend tel ou tel solo de guitare, de voir que Derek Trucks joue sans médiator, etc.

Devon Allman, le fils de Gregg, fait une apparition sur « You Can’t Lose What You Ain’t Never Had » aux côtés d Jimmy Hall (ex Wet Willie) et de Robert Randolph qui en fait des tonnes sur sa Steel-guitare. Et toujours l’excellentissime Chuck Leavell au piano, dont je suis fan, je l’avoue.

Arrive ensuite Sam Moore, grande voix de la soul et moitié du célèbre duo de l’écurie Stax, Sam & Dave. Difficile de rester insensible.

Je l’ai dit, beaucoup des invités me sont inconnus et je n’ai pas été spécialement subjugué par leurs interventions, même si elles restent très honorables… Par contre, le groupe derrière (the backing band) assure diablement.  Don Was, à la basse, assure une direction musicale sans faille et avec des musiciens au top. J’ai cité Chuck Leavell, mais il faut également mentionner Jack Pearson, dont le jeu discret, délicat et subtil sublime tous les morceaux ou il intervient.

Au dessus du lot, je place tout de même l’incontournable Dr John mais aussi le groupe Widespread Panic qui nous livre un « Just Ain’t Easy » tout en feeling. Un beau moment.

Gregg Allman, à la guitare, rejoint Jackson Browne pour deux titres dont le très beau « Melissa ».

Enfin, pour clôturer en beauté, l’Allman Brothers Band monte sur scène pour des versions de « Dreams » et de Whipping Post » d’anthologie. Lorsque Gregg se met à chanter :

«Sometimes I feel, sometimes I feel,
Like I been tied to the whippin' post.
Tied to the whippin' post, tied to the whippin' post.
Good Lord, I feel like I'm dyin'. »

 

45 ans après ses débuts, l’émotion reste intacte…

 

Comme il est de coutume dans ce type d’événement, au final, tous les intervenants se retrouvent sur scène pour un titre dont les plus chanceux pourront chanter un couplet. C’est toujours rigolo de voir comment certains veulent à tous prix le micro et d’autres se contentent d’être sur scène… ça à l’air d’être un joyeux foutoir mais sans doute que tout est finalement bien orchestré.

Un concert de haut niveau, remarquablement filmé, où chaque musicien honore le répertoire d’un grand musicien que la maladie emportera 3 ans plus tard.

 

La très belle version de "Just Ain't Easy" par Widespread Panic

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  • : Mes disques à moi !
  • : Un petit tour nonchalant dans ma collection de disques. Au hasard, vous trouverez le meilleur (surtout) comme le pire (un peu, pour rigoler) ! je les revendique tous ! j'aime aussi regarder ce qui s'était écrit à l'époque dans les magazines musicaux et particulièrement Rock&Folk, que je remercie au passage de ne pas m'avoir encore trainé en justice pour avoir chipé le titre d'une célèbre chronique de la revue. Philippe
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